14 juillet 2008
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Pierre Bonnard est né en 1867 à Fontenay-les-Roses, près de Paris. Intéressé principalement par les Lettres, le latin, le grec et la philosophie, il suivra pourtant la filière juridique conformément aux désirs de son père, dès l'obtention de son baccalauréat en 1885.
Parallèlement à ses études de droit, il s'inscrit à l'Académie Julian, puis aux Beaux-Arts de Paris en 1888. C'est à cette époque qu'il découvre Gauguin, Van Gogh, Degas, Monet et Cézanne entre autre.
Dès le début des années 1890, il participe au Salon des Indépendants, puis au Salon d'Automne. Après avoir prêté serment d'avocat, il se rend chaque jour au parquet afin de pouvoir croquer les hommes de loi.
C'est en 1891 qu'il rejoindra le groupe des Nabis (Prophètes en hébreux). Il sera même surnommé le Nabis Japonnard, en raison de son goût pour les estampes japonaises qui lui offre une conception différente de la perspective et de l'espace.
Ce qu'il aime, c'est donner à voir par le jeu de fenêtres ouvertes et de miroirs.
En 1893, il rencontre Marthe, qui sera son modèle et l'unique femme de sa vie. Il aime à la peindre.
En 1897, il va commencer à illustrer des romans sur commande. Pierre Bonnard excelle dans les arts graphiques et tient à exploiter ce qui lui est permis, dessins, peintures, estampes et littographies.
A partir des années 1900, il va découvrir l'Europe, et en 1909, la Côte d'Azur. Il achètera la villa "Le Bosquet" au Cannet. Il s'y retirera en 1939, et ce jusqu'à sa mort en 1947, cinq ans après le décès de Marthe.
J'ai découvert Pierre Bonnard au Musée d'Orsay en Mars dernier. La première toile du peintre qui m'a mis face à ce dernier n'est autre que son premier nu L'indolente, datée de 1899. Aussi appelée La femme assoupie, cette toile est traitée par un camaïeu de couleurs plus sombres. La vue plongeante sur la pièce et donc la jeune femme fait basculer l'espace et celui-ci emplit alors toute la toile. J'ai craqué pour cette toile, il se passait quelque chose de différent que je n'avais pas vu jusqu'alors et qui m'obligait à y revenir pour finalement la photographier.
J'ai continué à regarder d'autres toiles de lui. J'ai fait le tour, certaines m'ont fait m'arrêter un moment, d'autres non. Et puis, je suis revenue sur certaines, et je les ai photographiées. Parce qu'il y avait quelque chose dans ces toiles qui m'attiraient et que je n'arrivais pas à définir.
Après L'indolente, il y eut ce couple saisi dans son intimité au sortir du lit.
Puis le reflet de cette femme dans le miroir, cette femme que l'on ne voit que dans le miroir.
Et puis enfin, cette femme toute à sa toilette dont une nouvelle fois, le peintre nous offre le reflet partielle dans un miroir.
Notez que le premier tableau utilise des couleurs sombres, ce qui n'est pas le cas dans les trois autres. Je n'ai compris qu'en faisant des recherches sur Pierre Bonnard ce qui m'avait attiré dans sa peinture. C'est en me penchant sur le groupe "Les Nabis" que tout a pris un sens.
Il faut retourner à l'origine des Nabis. En octobre 1888 pour être précise. Sérusier est entrain de peindre à Pont Aven quand Gauguin l'encourage à reproduire ce qu'il voit avec les plus belles couleurs qu'il puisse imaginer. Au final, il y aura la naissance du tableau Le talisman qui sera une véritable révélation pour ses amis (ceux de Sérusier) de l'Académie Julian. Ils décident alors de se nommer les Nabis et de créer un Art nouveau qui constituera l'avant-garde de la peinture parisienne de la dernière décénie du XIX°sc.
Ils se tournent vers les vitraux médiévaux, les estampes japonaises, la peinture égyptienne. Chacun de ces artistes va s'épanouir à partir de notions communes mais dans son style personnel.
Bonnard va s'affirmer dans un style bien précis. Des silhouettes allongées évoquant des paravents, un humour tendre et une atmosphère intimiste faisant de chacun d'entre nous des voyeurs de vies intimes, des voleurs de moments précieux.
Sa perception de l'espace et le flamboiement des irisés de ses couleurs montrent que ses oeuvres mettent en évidence, et ce aux dépens de la réalité immédiate, les valeurs plus pures de la peinture. Il saisit l'espace dans sa globalité au travers de la sensation immédiate et se crée, dès lors, un style unique et remarquable.
C'était donc cela qui m'avait fait revenir sur ces toiles plus que sur d'autres. C'était mon côté voyeur qui était satisfait, c'était mon goût de l'érotisme dans la simplicité du quotidien, c'était aussi ma fascination de l'humain y compris à travers, et sans doute, surtout dans sa nudité crue.
J'ai aimé la douceur qui se dégage de chacun de ces quatre tableaux, j'ai aimé aussi le sentiment de plénitude qu'il s'en dégage, d'une douce satisfaction d'être, de l'être.
J'ai aimé dans le second que monsieur se rhabille, pendant que madame joue nue sur son lit, libre et toujours offerte avec ses petits chats.
Dans le troisième, j'ai retrouvé une certaine image de mon quotidien par le miroir qui, chez moi, ne m'offre que cette partie de mon corps. Et dans le quatrième, le jeu du miroir.
Dans L'indolente, c'est cette langueur quasi fascinante qui m'a plu. Cet abandon de soi à une intimité, une sensation de bien-être. Au diable la pudeur et les faux semblants. Un hymne à l'être.
Je suis voyeuse du quotidien et de la simplicité des moments de l'intime, de l'intimité. J'ai un projet photographie, qui je le sais, va être difficile à réaliser, saisir les instants où l'autre s'oublie, ce moment si particulier où il a laissé son esprit s'échapper du moment, sans même s'en rendre compte. J'ai trouvé chez Bonnard, cet instant là, dans la globalité, et je voudrais la chercher dans les visages.
* Les photographies de cet article ont toutes été prises lors de ma visite au Musée d'Orsay en mars 2008.
* N'hésitez pas à apporter plus de précisions sur Pierre Bonnard, j'apprends dans les livres, avec mes yeux et ma sensibilité.
Rencontre avec François Pompon.
Rencontre avec Claude Monet.
Parallèlement à ses études de droit, il s'inscrit à l'Académie Julian, puis aux Beaux-Arts de Paris en 1888. C'est à cette époque qu'il découvre Gauguin, Van Gogh, Degas, Monet et Cézanne entre autre.
Dès le début des années 1890, il participe au Salon des Indépendants, puis au Salon d'Automne. Après avoir prêté serment d'avocat, il se rend chaque jour au parquet afin de pouvoir croquer les hommes de loi.
C'est en 1891 qu'il rejoindra le groupe des Nabis (Prophètes en hébreux). Il sera même surnommé le Nabis Japonnard, en raison de son goût pour les estampes japonaises qui lui offre une conception différente de la perspective et de l'espace.
Ce qu'il aime, c'est donner à voir par le jeu de fenêtres ouvertes et de miroirs.
En 1893, il rencontre Marthe, qui sera son modèle et l'unique femme de sa vie. Il aime à la peindre.
En 1897, il va commencer à illustrer des romans sur commande. Pierre Bonnard excelle dans les arts graphiques et tient à exploiter ce qui lui est permis, dessins, peintures, estampes et littographies.
A partir des années 1900, il va découvrir l'Europe, et en 1909, la Côte d'Azur. Il achètera la villa "Le Bosquet" au Cannet. Il s'y retirera en 1939, et ce jusqu'à sa mort en 1947, cinq ans après le décès de Marthe.
J'ai découvert Pierre Bonnard au Musée d'Orsay en Mars dernier. La première toile du peintre qui m'a mis face à ce dernier n'est autre que son premier nu L'indolente, datée de 1899. Aussi appelée La femme assoupie, cette toile est traitée par un camaïeu de couleurs plus sombres. La vue plongeante sur la pièce et donc la jeune femme fait basculer l'espace et celui-ci emplit alors toute la toile. J'ai craqué pour cette toile, il se passait quelque chose de différent que je n'avais pas vu jusqu'alors et qui m'obligait à y revenir pour finalement la photographier.
J'ai continué à regarder d'autres toiles de lui. J'ai fait le tour, certaines m'ont fait m'arrêter un moment, d'autres non. Et puis, je suis revenue sur certaines, et je les ai photographiées. Parce qu'il y avait quelque chose dans ces toiles qui m'attiraient et que je n'arrivais pas à définir.
Après L'indolente, il y eut ce couple saisi dans son intimité au sortir du lit.
Puis le reflet de cette femme dans le miroir, cette femme que l'on ne voit que dans le miroir.
Et puis enfin, cette femme toute à sa toilette dont une nouvelle fois, le peintre nous offre le reflet partielle dans un miroir.
Notez que le premier tableau utilise des couleurs sombres, ce qui n'est pas le cas dans les trois autres. Je n'ai compris qu'en faisant des recherches sur Pierre Bonnard ce qui m'avait attiré dans sa peinture. C'est en me penchant sur le groupe "Les Nabis" que tout a pris un sens.
Il faut retourner à l'origine des Nabis. En octobre 1888 pour être précise. Sérusier est entrain de peindre à Pont Aven quand Gauguin l'encourage à reproduire ce qu'il voit avec les plus belles couleurs qu'il puisse imaginer. Au final, il y aura la naissance du tableau Le talisman qui sera une véritable révélation pour ses amis (ceux de Sérusier) de l'Académie Julian. Ils décident alors de se nommer les Nabis et de créer un Art nouveau qui constituera l'avant-garde de la peinture parisienne de la dernière décénie du XIX°sc.
Ils se tournent vers les vitraux médiévaux, les estampes japonaises, la peinture égyptienne. Chacun de ces artistes va s'épanouir à partir de notions communes mais dans son style personnel.
Bonnard va s'affirmer dans un style bien précis. Des silhouettes allongées évoquant des paravents, un humour tendre et une atmosphère intimiste faisant de chacun d'entre nous des voyeurs de vies intimes, des voleurs de moments précieux.
Sa perception de l'espace et le flamboiement des irisés de ses couleurs montrent que ses oeuvres mettent en évidence, et ce aux dépens de la réalité immédiate, les valeurs plus pures de la peinture. Il saisit l'espace dans sa globalité au travers de la sensation immédiate et se crée, dès lors, un style unique et remarquable.
C'était donc cela qui m'avait fait revenir sur ces toiles plus que sur d'autres. C'était mon côté voyeur qui était satisfait, c'était mon goût de l'érotisme dans la simplicité du quotidien, c'était aussi ma fascination de l'humain y compris à travers, et sans doute, surtout dans sa nudité crue.
J'ai aimé la douceur qui se dégage de chacun de ces quatre tableaux, j'ai aimé aussi le sentiment de plénitude qu'il s'en dégage, d'une douce satisfaction d'être, de l'être.
J'ai aimé dans le second que monsieur se rhabille, pendant que madame joue nue sur son lit, libre et toujours offerte avec ses petits chats.
Dans le troisième, j'ai retrouvé une certaine image de mon quotidien par le miroir qui, chez moi, ne m'offre que cette partie de mon corps. Et dans le quatrième, le jeu du miroir.
Dans L'indolente, c'est cette langueur quasi fascinante qui m'a plu. Cet abandon de soi à une intimité, une sensation de bien-être. Au diable la pudeur et les faux semblants. Un hymne à l'être.
Je suis voyeuse du quotidien et de la simplicité des moments de l'intime, de l'intimité. J'ai un projet photographie, qui je le sais, va être difficile à réaliser, saisir les instants où l'autre s'oublie, ce moment si particulier où il a laissé son esprit s'échapper du moment, sans même s'en rendre compte. J'ai trouvé chez Bonnard, cet instant là, dans la globalité, et je voudrais la chercher dans les visages.
* Les photographies de cet article ont toutes été prises lors de ma visite au Musée d'Orsay en mars 2008.
* N'hésitez pas à apporter plus de précisions sur Pierre Bonnard, j'apprends dans les livres, avec mes yeux et ma sensibilité.
Rencontre avec François Pompon.
Rencontre avec Claude Monet.