8 février 2010
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Le film :
Harvey Milk arrive à San Francisco avec son ami Scott. Ils achètent un magasin de photographie dans le quartier "Le Castro". Très vite, Milk fonde l'association "Castro Valley Association of Local Merchants", et devient le meneur du mouvement Gay. Le film retrace les huits dernières années de sa vie, son combat pour le droit des homosexuels.
Ce que j'en ai pensé :
Le film commence avec des images d'archives en noir et blanc montrant des arrestations d'hommes en costumes dans des bars gays. Une réalité aux Etats-Unis. Etre gay est un réel tabou, d'autant que nombre d'hommes (ou de femmes) choisissent de vivre une double vie, cachant leur sexualité, par crainte des représailles.
Nous découvrons Harvey Milk dans le métro, il drague un jeune homme hippie, qui deviendra son grand amour. Alors que Milk travaille à Wall Street, vit en costume trois pièces, cachant son homosexualité, Scott lui propose d'aller vivre ailleurs, intensément en toute liberté d'être. Milk est séduit, lâche tout. Ils partent ensemble sur la côte ouest.
Commence alors pour Milk, un engagement politique, un destin collectif. 1972. Arrivé à San Francisco dans le quartier du Castro, Harvey va s'engager rapidement dans la lutte pour les droits civiques, les droits homosexuels, le droit à être. Un véritable philantrope.
Très vite, la communauté gay du Castro va s'organiser autour de Milk, qui dès 1973 va se présenter au conseil municipal de la ville de San Francisco. Une première car, il fait ouvertement campagne en ne cachant pas son homosexualité. Premier échec. D'autres suivront mais chaque fois, il gagne un peu plus de soutien, de voix.
Dès 1976, malgré un nouvel échec aux élections pour Milk, le maire de San Francisco, George Moscone, conscient du pouvoir de Milk et du nombre de personnes qu'il regroupe derrière lui, propose à ce dernier un poste au Comité d'Appel de permis de ville ; poste que ce dernier ne gardera que cinq semaines, démissionnant pour pouvoir se présenter aux élections des députés.
Il faudra attendre 1977, avec le changement de scrutin pour qu'Harvey Milk devienne le premier homme politique ouvertement homosexuel à être élu, dans une Amérique très puritaine.
Gus Van Sant a choisi de montrer les dernières années de la vie de Milk, ce destin collectif, ce sourire charmeur accroché invariablement aux lèvres, cette énergie incroyable, communicatrice, cette séduction. Van Sant Nous montre un Milk conscient d'un possible assassinat, enregistrant des cassettes, nous replongeant dans ces années de lutte pour le droit homosexuel, le droit à la différence.
Le combat d'Harvey Milk, une fois élu, au delà de représenter la communauté gay, de défendre les droits de celle-ci, sera de combattre la loi numéro 6, qui autoriserait le licenciement d'un enseignant ouvertement gay.
Sean Penn incarne un Harvey Milk aussi vrai que nature, un sourire indécrochable aux lèvres, une séduction transpirante. Il insuffle au film une énergie incroyable, rôle qui lui vaudra l'oscar du meilleur acteur, tout en laissant de la place pour d'autres acteurs dans ce film, comme James Branco, Diego Luna ou encore Emile Hirsch. Quand on transpose les acteurs et leur double réel, ce qui surprend, c'est la ressemblance physique. Certains sont morts, d'autres vivent encore. Pour la petite histoire, seul Sean Penn aura subit une légère transformation du visage, en ayant une prothèse nasale, pour ressembler au plus prêt à Harvey Milk.
Outre l'incroyable énergie du film, l'envie de se battre pour ses idées, contre les injustices, pour le droit à la différence, pour préserver les libertés individuelles, qui sont autant de libertés collectives, c'est le rapport aux autres qui s'inscrit forcément dans une séduction, qu'il soit l'ami ou l'ennemi. Il y a toujours un regard sur l'autre comme s'il était une conquête potentielle.
Harvey Milk fut convaincu que les gays trouveraient enfin une place réelle dans la société le jour où chacun d'eux pourrait avouer ses préférences sexuelles. Nous connaissons cela sous le nom de "coming out", sortir du placard.
Mes nombres d'homosexuels n'étaient pas pour annoncer cela à leurs amis ou leurs proches, les conséquences pouvant être terribles.
Une des dernières phrases de Milk, dans les cassettes qu'il enregistrera avant d'être assassiné, au côté du maire de San Francisco, George Moscone, le 27 novembre 1978, restera la plus célèbre
" Si une balle devait traverser mon cerveau, laissez la briser aussi toutes les portes de placard" (référence au "coming out")
Harvey milk, version original.
Harvey Milk, version française.
Pour en savoir plus sur ... La loi numéro 6 ! Save our Children. Pour ces gens, il était moins dangereux que des pédophiles enseignent à leurs enfants que des homosexuels ... cherchez l'erreur ???
A lire aussi, la critique du film du télérama de mars 2009.