D.H. Lawrence est surtout connu pour son Amant de Lady Chatterley. Nombre de ses écrits parlent des femmes et critiquent la société dans laquelle ces dernières évoluent.
La fille perdue évoque la vie d'Alvina, fille d'une mère neurasthénique et d'un père lunaire, commerçant, habité par de grandes ambitions mais ne sachant pas s'adapter réellement au lieu où il vit.
Alvina traverse son époque sans y prendre réellement part. Elle s'inscrit dans son époque, pourtant elle n'en fait pas partie.
Les femmes de son milieu se doivent de trouver un bon parti afin de faire un bon mariage, pour assurer leur avenir. Seulement Alvina ne veut pas se marier sur ces simples faits, il lui faut le "truc en plus". Aussi, le temps passe, et elle reste seule. Sa mère décède, elle vit entourée de son père fantasque, d'une gouvernante et d'une associée de son père. Il est fort heureux pour elle, que ces deux femmes aient la tête sur les épaules.
La dernière folie de son père sera de s'associer à un homme de théâtre, avec lequel il créera une sorte de cabaret. Ils engagent une troupe d'itinérants. Alvina est fascinée par ces gens, et finit par se découvrir des affinités avec l'un deux.
Aussi quand son père meurt, et qu'elle découvre qu'il y a fort peu de chance qu'elle ait de quoi vivre, elle décide d'aller contre les principes d'une société étriquée, et demande à être engagée par la troupe d'itinérant. Elle commence alors une liaison avec son bel italien.
En marge de la manière de fonctionner de son époque, Alvina devient une héroïne atypique. Pourtant, elle n'est ni méritante, ni exceptionnelle, elle prend juste conscience que sa vie lui appartient, et que cette vie lui avait été dictée d'abord par la société, la bienséance, contrainte par une mère abscente, un père fantasque. Leur mort la libère d'une matérialité et lui donne l'occasion de découvrir autre chose.
Sans doute que ce livre fut à contre courant de son époque lors de sa parution, il n'a pas eu le même retentissement que L'amant de Lady Chatterley. En tout cas, un livre qui mérite d'être lu pour ce qu'il montre de la société anglaise de la fin du XIX°, début du XX°.