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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 07:07
Avant propos sur Maus d'Art Spiegelman.
Une histoire de la Shoah, première partie.
Une histoire de la Shoah, deuxième partie.
La culpabilité du survivant, première partie.


Richieu est le premier né des Spiegelman. Mort avant d'avoir été. Mort avant d'avoir vécu. Il restera à jamais l'enfant "parfait", l'enfant modèle, celui qui n'aura jamais eu le temps de faire des erreurs. Difficile pour Art Spiegelman de vivre dans l'ombre de ce frère aîné, ombre qui pèse, ombre qui écrase.

C'est aussi pour cela que j'ai choisi d'appeler cette partie "La culpabilité du survivant". Art est LE survivant. Il a dû faire avec cette histoire qui n'est pas la sienne, et qu'il a probablement apprise à l'école. Il a dû faire avec cette mère "in-vivante" rongée par la culpabilité de cet enfant qu'elle n'aura pu sauver, alors qu'elle-même a vécu. Il a dû faire avec ce père si charismatique, si imposant, si étouffant.

Et puis, le temps de la délivrance est peut-être venu avec le suicide d'Anja. Délivrance, non pas par la mort, mais par le déclic qu'elle aura provoqué chez Art. La manière dont il se représente, en prisonnier, montre qu'il vit dans un état de dépression avancée, d'incapacité à vivre, dans une famille où il serait presque coupable d'être vivant, d'être imparfait, d'être tout simplement. (voir La culpabilité du survivant première partie)



Art est le survivant de cette famille. Il n'hésite pas à montrer ses interrogations, une séance chez son psy, à propos de son livre. Il se met en scène. J'ai aimé la manière dont il a représenté sa culpabilité d'homme adulte, en se montrant devenir petit comme l'enfant qu'il a été, celui là même de la première page du livre, comme l'enfant qui ne comprendrait pas, ou qui serait impuissant devant ce qui arrive.



La culpabilité du survivant dépasse les simples murs familiaux. La société, inconsciemment, se charge, par des remarques, des regards, des gestes, de nous écraser sous un poids qui n'est pas le notre. La société écrase Art, dans son enfance, dans sa jeunesse, à la mort de sa mère, mais aussi plus tard, par rapport à son père. Les gens jugent, parlent de ce qu'ils ne connaissant pas, laissent souvent peu de chance, avec des avis bien tranchés, oubliant seulement qu'ils ne voient que ce qu'on leur donne à voir. Ma lecture du livre ne fait, bien sûr pas foi de vérité, ce n'est qu'une lecture parmi d'autre, par rapport à la personne que je suis, par rapport à mes propres expériences.



Art Spiegelman s'est peut-être, par ce livre, affranchi de cette culpabilité du survivant. Le lecteur peut voir, au fil du récit, l'emprise que Vladek a encore sur son fils, mais il peut également voir comment ce fils le tient à distance. Il est fort possible, que la femme d'Art le rende aussi plus fort pour pouvoir tenir tête et ne pas céder.

Ce livre à reçu le Prix Pulitzer en 1992.

Ce livre est toujours d'actualité. Les enfants ne sont pas responsables des actes de leurs parents. Les enfants ne doivent pas porter l'histoire de leurs parents. Les enfants ne devraient pas ressentir la culpabilité d'être, par rapport à cette histoire.

A voir Art Spiegelman à la Bedethèque.
A lire, Maus chez Jean Yves.



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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 07:02




Château de Blois.
22 décembre 2008.
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 06:31
A lire :
- Avant-propos sur Maus d'Art Spiegelman.
- Une histoire de la Shoah, première partie.
-Une histoire de la Shoah, deuxième partie.


Je ne sais plus qui a dit ni où je l'ai entendu, peut-être Simone Veil, mais ce que cette personne disait, c'est que le véritable survivant de la Shoah, n'était pas celui qui était sorti vivant des camps de la mort, le véritable survivant de la Shoah était la génération qui naîtrait de ceux qui sont sortis de ces camps.

Après avoir fermé Maus, j'ai pensé à Inhéritance (Mon père, cet assassin), où la fille de Helen Jonaz-Rosenweig ressentait ce que j'appelle la "culpabilité du survivant", celle de vivre avec une histoire qui n'est pas la sienne. Car, la Shoah, c'est bien l'histoire de leurs parents, de leur famille, mais pas leur histoire à eux, eux qui sont le fruit de la survivance.

Art Spiegelman insère dans son livre, une de ses B.D. Prisonnier sur la planète ENFER. Une courte bande dessinée très parlante, où Art Spiegelman évoque le suicide de sa mère, les sourdes accusations des autres, l'incompréhension, et sa propre colère. La manière dont Spiegelman aborde le souvenir de sa mère, à travers cette oeuvre montre combien elle était "in-vivante". Elle se raccrochait à ce fils qui lui restait, mais probablement rongée par la culpabilité de n'avoir pas su / pu protéger ce premier fils, Richieu.




Beaucoup de juifs sont morts dans leur âme dans les camps nazis. Sortir physiquement vivant d'un lieu, ne signifie pas que l'on est vivant à l'intérieur de soi. Beaucoup ont repris une vie en étant des "in-vivants". Beaucoup ont essayé de vivre, et ont fini par se suicider. Je suppose que Anja ne pourvait plus être une "in-vivante". C'est pour cela qu'à mon sens, les véritables survivants de la Shoah, sont ceux qui sont nés des vivants et des "in-vivants".

Anja a dû supporter la mort de son enfant, qu'y a-t-il de pire pour un parent que de perdre son enfant ? Bien sûr, je ne fais que supposer, la culpabilité d'Anja d'avoir survécu et non son fils aîné.

Dans la B.D. de Spiegelman, le mot "culpabilité" est prononcé ou suggérer.



Vladek ne semble nullement rongé par la culpabilité. Art Spiegelman évoque son soucis à montrer son père tel qu'il est, une véritable caricature du juif, pingre, avare, acariâtre et raciste. Il culpabilise. Vladek n'est tourné que vers lui-même. Tout au long du récit, le lecteur voit de quelle manière il manipule les gens pour obtenir ce qu'il souhaite. Malgré les K7 audio enregistrées tout au long des conservations entre Vladek et son fils, la mise en dessin de ces conversations, le lecteur ne doit pas être dupe, car si les mots sont là, si les gestes sont là, la manière dont ils sont dessinés, reproduits impliquent toujours une suggestion de la part de l'auteur. Ce dernier nous donne aussi sa version, comment il a vécu les faits, comment il retransmet le récit de son père, leur propre histoire.



Vladek est un personnage complexe. Il raconte la Shoah, comme une aventure. La manière dont Spiegelman nous le montre âgé, n'est pas différente de la manière dont Vladek se dépeint jeune. Cela m'a mis mal à l'aise au début, j'avais l'impression d'être dans un autre temps, mais c'était un autre temps. Vladek n'aura pas évolué dans le court de sa vie, en tout cas, on ne le dirait pas. Même ruse pour parvenir à ses fins, mêmes mensonges, mêmes triches.



A venir : Maus ou la culpabilité du survivant (deuxième partie).




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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 06:18



Le vert ...

Parc Floral d'Orléans La Source.
12 octobre 2008.
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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 06:28

A lire aussi.

Maus, avant propos sur le livre.

Maus, une histoire de la Shoah, première partie.


Les familles juives veulent protéger leurs enfants et choisissent quand elles le peuvent, de les mettre en sûreté. C'est ce que font Vladek et Anja pour Richieu. Mais il ne sera pas épargné.

 



Vladek raconte les juifs qui se cachent, les dénonciations dont ils font l'objet, par d'autres juifs, mais également l'aide des juifs bien placés.


Il y aura les polonais qui cachent pour de l'argent et qui dénoncent dès que l'argent a fondu. La fuite, le sursis, les fausses identités, les dénonciations, la fuite encore, jusqu'à la promesse d'un avenir meilleur, ailleurs, avec des passeurs. Mais ces derniers, à la solde de la gestapo, et une clandestinité prend fin pour la déportation. Vladek et Anja sont séparés, le train, la survie dans le train, le tri à l'arrivée dans les camps, l'organisation quand on a réussi à être du bon côté. La rudesse, les stratégies, le troc, les arrangements. (cf Si c'est un homme de Primo Levi).


Art Spiegelman, à travers le récit de son père, dans ce témoignage unique et universel, montre que ceux qui sont revenus des camps ne sont pas ceux qui ont été les plus forts, les plus rusés, ceux qui sont revenus des camps, ce sont ceux qui ont eu de la chance, et la vie de leur côté, qui ont eu les circonstances de leur côté. Art Spiegelman ne peut nous livrer que la version de son père, ce dernier ayant détruit les carnets de Anja. Il s'agit d'un témoignage, une histoire de la Shoah parmi tant d'autres. Pourtant, cette histoire parmi d'autre montre bien qu'il n'y a pas eu de surhommes dans ces camps, mais juste des hommes.


Art Spiegelman nous montre également, que, malgré tout ce qui est arrivé, malgré toutes les horreurs du monde, la vie se reconstruit toujours, s'organise toujours, peu importe où, peu importe comment, mais les hommes reproduisent toujours ce qu'ils connaissent, inéluctablement.


Art Spiegelman n'as pas le récit de sa mère, qui s'est suicidée quelques années auparavant. Vladek est particulièrement tourné vers lui, dans son récit. Il ne laisse que peu de place pour Anja, se fâche quand Art insiste pour savoir comment sa mère vivait les choses. Son père lui renvoie l'image d'une femme fragile, alors pourquoi avoir détruit les carnets de celle-ci, y a-t-il découvert des choses après sa mort qui l'ont dérangé ? S'est-il rendu compte qu'il s'était trompé sur elle ? N'a-t-il pas voulu que son fils sache ce qu'elle avait vécu, quel regard elle avait porté sur la Shoah ? Quelle peur, quelle souffrance elle avait dû endurer ?


C'est intéressant de voir que, dans son récit et ses dessins, Art Spiegelman reste neutre vis-à-vis d'elle, il ne la trahit pas, ne raconte pas ou peu de choses. Mais ce qui est sûr, c'est qu'Anja est sortie vivante des camps, qu'elle n'est pas morte là-bas, malgré sa fragilité. Cela me laisse aussi a penser qu'elle a su se débrouiller seule, trouver des arrangements aussi, sans l'aide de son mari. L'instinct de survie est plus développé chez certaines personnes que chez d'autres. Et n'oublions pas qu'avant la guerre, elle traduisait des tracs pour les communistes. Anja reste une sorte d'icône, une image presque intouchable qui a emporté ses secrets avec elle, dans son suicide. Le geste deVladek, de brûler les carnets d'Anja, résonne en moi d'une étrange manière. C'est comme si elle était morte brûlée à Birkenau, gazée puis incinérée. Et peut-être que la véritable Anja est morte à Birkenau, peut-être elle-même morte avec ce fils chéri, Richieu. Les gens peuvent vivre, alors qu'ils sont morts à l'intérieur.


Vladek et Anja se sont retrouvés avant la fin de la guerre et la libération du camp. Elle était à Birkenau, et lui à Auschwitz. Chacun travaillait dans son camp. Anja a été libérée par les russes et est rentrée à Sosnowiec, ce qui ne fut pas le cas de Vladek. Lui et les autres prisonniers ont quitté Dachau pour servir d'échange de prisonniers à la frontière Suisse, mais les nazis continuaient à les fusiller en route. L'arrivée des Américains les libéra une bonne fois.


Quand Vladek est retournée en Pologne à Sosnowiec, il a compris qu'ici, être juif pouvait encore être signe de mort. Alors, quand Anja et lui se sont retrouvés, ils ont migré pour arriver aux USA.


Le livre d'Art Spiegelman est indéniablement tourné vers la vie. Montrer que la vie continue, quoi qu'il arrive, où que cela arrive, la vie continue.


La guerre déclenchée par Hitler ne s'est jamais réellement terminée dans la tête de certaines personnes. L'antisémitisme reste une chose ancrée dans la société. La peur du juif, la diabolisation du juif, la caricature du juif servent les gens qui ne veulent comprendre ou accepter leurs responsabilités dans les événements. Ils se servent des juifs comme bouc émissaire. Cependant le juif d'Israël répond à ces peurs par une autre peur, celle de revivre un autre pogrome, une autre Shoah. La recherche des criminels de guerre nazis est toujours d'actualité. Mais je m'interroge beaucoup sur ce qui est arrivé une nouvelle fois en Israël,  où des civils palestiniens sont morts sous des bombes israëliennes. Le Hamas fait de ses citoyens des martyrs pour leur cause. Le gouvernement israëlien tue des palestiniens civils pour punir le Hamas. Et si Israël, inconsciemment, dans sa peur de l'autre, se vengeait sur les palestiniens de sa propre histoire ?


Cf, les Citronniers, de Eran Riklis.


A venir : Maus, la culpabilité du survivant, (première partie).

              Maus, la culpabilité du survivant, (deuxième partie).



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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 05:57





Château de Blois.
Musée des Beaux-Arts.
22 décembre 2008.
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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 05:25

Maus, avant propos sur le livre.


Le livre couvre une période assez large, du milieu des années 1930 jusqu'à l'hiver 1944, également la période où Art Spiegelman recueillait les informations auprès de son père, celle de l'écriture de Maus, de sa publication et de son accueil. Il ne s'agit pour Spiegelman de commencer son histoire avec celle du nazisme, mais de faire coïncider le début de Maus avec la rencontre de Vladek et Anja. Nous pourrions penser que c'est un énième récit sur la Shoah, nous serions dans l'erreur, car la manière dont Art Spiegelman choisit de nous raconter son histoire, celle de sa famille, nous plonge dans une intimité à la fois pudique et impudique, à la fois universelle et unique.


Vladek et Anja se sont rencontrés en 1935, mariés le 14 février 1937, à Sosnowiec, en Pologne. Hitler est déjà au pouvoir en Allemagne. Ils vivent aisément grâce aux parents de la jeune femme, qui sont millionnaires. Celle-ci n'est pas aussi lisse que Vladek le pensait. Un jour, alors qu'il rentre d'un voyage d'affaire, il découvre que la couturière de leur immeuble a été arrêtée en possession de documents communistes. Pire encore, il découvre que la véritable coupable, c'est sa femme, car c'est elle qui traduisait les tracs. Il lui intime de cesser ses activités illégales, ce qu'elle fait. Vient alors le premier enfant, Richieu. Nous sommes au début de 1938. Anja fait une dépression suite à son accouchement. Le jeune couple, laissant leur enfant aux parents d'Anja, part durant trois mois en Tchécoslovaquie, dans un sanatorium. L'arrivée dans ce pays, c'est aussi la première confrontation au nazisme avec le drapeau gammée, la première première découverte sur ce qui passe en Allemagne, le mot tombe tel un couperet, le Pogrome a commencé, les juifs allemands sont persécutés. Aucun de ceux qui sont dans le train n'ose penser que cela pourrait dépasser les frontières allemandes, leur vie continue.







A leur retour, Vladek, Anja et le jeune Richieu vont s'installer à Bielsko, là où se trouve l'usine de Vladek. Très vite des émeutes se produisent en ville, contre les juifs, émeutes orchestrées par les nazis. C'est à ce moment qu'il reçoit une lettre du gouvernement lui annonçant sa mobilisation dans l'armée de réserve. Anja et Richieu retournent à Sosnowiec, dans la famille, et Vladek, vers la frontière allemande. Nous sommes en 1939. Une première rencontre avec l'ennemi nazi, un premier statut de prisonnier, et déjà la séparation entre les juifs et les polonais, déjà un traitement différent. Les nazis leur font croire à une libération, ils leur demandent leur lieu de résidence, mais tout ceci n'est qu'un leurre, les juifs sont emmenés dans une partie de la Pologne dominée par les Allemands. Vladek va réussir à se sauver du camp en se faisant passer pour un simple polonais. A l'époque, l'étoile jaune n'est pas encore obligatoire. Il arrive chez ses parents, sain et sauf.


Art Spiegelman, pour montrer à son lecteur que le juif se fait passer pour un polonais non juif, lui fait porter un masque de cochon (le cochon étant l'animal choisi pour être le polonais).


L'arrivée dans sa famille lui révèle d'autres mauvaises surprises. Son père a vu sa barbe coupée par les nazis, la barbe représentant chez l'homme juif son attachement profond à sa religion. Un couvre-feu a été instaurée à 7h pour les juifs, ils doivent être chez eux, la lumière éteinte.


Vladek retourne chez ses beaux-parents, retrouve sa femme et son fils de deux ans et demi, déjà. Ils vivent à douze dans l'appartement, toujours dans le même luxe. Au repas, les mêmes sujets reviennent, les règles imposées par les nazis aux juifs. Tout est prétexte pour les arrêter et les envoyer dans des camps de travaux forcés, on suggère déjà que ceux qui partent ne reviennent pas. Le port de l'étoile jaune est imposé.


Les juifs s'organisent, font du marché noir pour survivre. Ils troquent, échangent. Vladek apprend sur le tas, n'importe quel métier. Son sens de l'observation lui est très utile, dans les camps de concentration, mais aussi après, quand il faudra se reconstruire une vie.


Les nazis commencent à se rendre chez les juifs, prennent le mobilier de valeur, ne laissant que les objets sans valeur.


Nous sommes fin 1941. En Pologne, les rafles de juifs ont commencé, avoir des papiers ou non importe peu aux nazis. Ils sont parqués dans des trains, déportés. La propagande commence à s'installer pour donner aux polonais le goût de la dénonciation.





Les juifs commencent à être parqués dans des sortes de ghetto. Ceux qui font du marché noir et qui sont pris sont pendus en public pour l'exemple. Mais il faut continuer à vivre alors, Vladek continuer à faire du marché noir, il s'organise.


A la suite d'une annonce visant à se séparer des personnes de plus de 70 ans, les juifs commencent à construire des bunkers pour cacher les gens. La gestapo, elle aussi est très bien organisée, comme toute l'administration hitlérienne constitue une police juive, lui faisant faire le « sale travail ». Ils sont emmenés à Auschwitz, et n'en ressortent pas. Très vite, ils apprennent ce qui se passe là-bas, dans les camps.

 



Vladek raconte les rendez-vous donnés dans les stades, pour le référencement, pour le tri. Les trains, les wagons, les départs vers les camps, de plus en plus souvent, de plus en plus nombreux. Toute sa famille déportée, morte là-bas. Vladek raconte le bon côté et le mauvais côté, le bon côté qui donne du sursis, et le mauvais qui conduit toujours à la mort.




A venir : Maus, une histoire de la Shoah (Deuxième partie)

               Maus, la culpabilité du Survivant.(première partie)

               Maus, la culpabilité du Survivant, (deuxième partie).





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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 07:22





Le Partage.


Mains de Patrick.
17 Janvier 2009.

Canon EOS 450 D.
 Focale 100 mm.
Ouverture 2.8 Vitesse 1/8 de seconde.


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23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 06:01



Le livre :

Art vit aux Etats-Unis avec sa femme. Sa mère s'est suicidée. Son père est devenu un vieil homme acariâtre. Un jour, alors qu'il lui rend visite, Art se décide à demander à Vladek de lui raconter l'histoire de sa vie, de sa rencontre avec sa femme, de la Shoah, car il veut en faire un livre en bande dessinée. Le vieil homme est très intéressé et se met à dire.



Etude sur MAUS d'Art Spiegelman.


  1. A propos du livre d'Art Spiegelman.

Ce livre n'est pas seulement un livre sur la Shoah. Art Spiegelman, en écrivant l'histoire de son père, a probablement mis des mots sur sa souffrance, sur la sourde culpabilité qui vivait en lui, par rapport à une histoire qui n'était pas la sienne, mais dont il subissait immanquablement les conséquences.

La Shoah est ce qui saute aux yeux immédiatement dans cette histoire, ne serait-ce que par la couverture. Mais ne nous y trompons pas, elle n'est que le décor d'un drame humain.



Art Spiegelman fait un choix narratif permettant au lecteur de mieux appréhender ce qu'il va lire, car il ne s'agit pas seulement de parler de l'histoire de ses parents, mais bien de sa propre histoire par rapport à celle de ces derniers. L'auteur choisit d'inscrire sa propre trace dans la trace des siens. Il dédide de montrer la difficulté qui fut la sienne de pouvoir accéder à cette histoire, en mettant en avant ses relations au Père, et le comportement de ce dernier, mais aussi les différentes interrogations qui jalonnèrent la conception de ce livre.



Nous avons quatre niveaux temporels :

  • L'époque où Vladek raconte son histoire à Art.
  • L'époque où se déroule l'histoire de Vladek.
  • L'époque où Art dessine et rédige son livre.
  • Les souvenirs mêlés d'Art à travers la rédaction du livre.
Ces quatre niveaux temporels sont encastrés les uns dans les autres, montrant au lecteur que la grande histoire ne se départit jamais de la petite histoire, que les souffrances d'un peuple rejaillissent sur les générations suivantes, sans que nous en ayons réellement conscience.

Dans son livre, Art Spiegelman aborde la question du choix des animaux pour représenter les différents peuples. Je choisis de dire peuple car nous savons tous que les juifs sont un peuple et non une nation. Ils seront des souris, les allemands des chats, les polonais des cochons, les américains des chiens, les français des grenouilles. A vous de voir pourquoi de tel choix ... un indice, les anglais nous appellent les mangeurs de grenouilles.

Le trait d'Art Spiegelman est simple, minimaliste, mais reste très expressif. Le lecteur se trouve régulièrement dans une position de spectateur, assistant aux scènes dans leur globalité, voyant plus de choses que les protagonistes. Par exemple, lors d'un repas de famille, alors que les adultes discutent des mesures prises par les nazis contre les juifs, Richieu (le frère aîné d'Art) fait des bêtises et sa mère le gronde. Une façon de montrer que la vie continuait, les enfants restaient des enfants, les femmes des mères et des épouses, les hommes des hommes malgré tout. Et c'est bien ce que nous montre Art Spiegelman dans cette Bande Dessinée.






A venir

2- Maus, une histoire de la Shoah (première partie)

3- Maus, une histoire de la Shoah (deuxième partie)
4- Maus, la culpabilité du survivant.(première partie)
5- Maus, la culpabilité du survivant. (deuxième partie)



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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 06:19






Orléans.
5 janvier 2009.
17h.

Lumière naturelle.
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