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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 00:31


Ingrédients :

- 1kg de pommes de terre
- 50 gr de beurre
- 1/2 litre de lait
- 20 cl de crème fraiche
- 1 oeuf
- sel, poivre, muscade
- un peu de gruyère râpé

Recette :

- Préchauffer le four à 220°C
- Laver et éplucher les pommes de terre. Les couper en fines lamelles.
- Beurrer le moule et disposer les lamelles de pommes de terre au fond du plat en couches.

- Dans un saladier, mélanger l'oeuf, le lait et la crème fraiche. Bien remuer. Ajouter le sel, poivre et muscade.

-Verser la préparation sur les lamelles. Ajouter un peu de gruyère dessus.

- Enfourner durant 40 à 50 minutes.


Bon Appétit !
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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 04:04


Le livre :

L'auteur a recueilli un certain nombre de témoignages de femmes, de toutes origines sociales, culturelles, religieuses ou en âge. Elle a regroupé ces dires pour en faire des monologues autour du vagin. Comment les femmes vivent avec leur vagin, quelle image, quelle odeur, quel rapport ont-elle avec lui, avec ce bout d'intimité caché ?

Ce que j'en ai pensé :

L'idée m'avait séduite, parlé du vagin alors qu'on ne parle que du pénis, de l'inévitable sujet autour de la taille du pénis alors que tout adulte normal sait que peu importe la taille si l'homme qui en est doté sait subtilement s'en servir. On ne parle pas du vagin, c'est simple, on parle rarement des choses que l'on ne voit pas. Et c'est vrai, rien que le mot, on a du mal à le dire. D'ailleurs, je ne parle jamais de mon vagin, je parle de ma boite de pandore. Vagin, c'est un mot médical, ce n'est pas un mot affectif qui donne envie. Vagin, je ne sais pas, ça me fait penser à vase, vierge, règle mais pas au plaisir, pas au bonheur, pas à la sensualité, pas à l'érotisme, et pourtant, le vagin c'est tout ça aussi ... et puis, c'est parfois de la souffrance, de l'absence de sensation, du dégoût de soi ... et c'est aussi la vie.

Alors, j'ai lu ce livre avec l'envie d'entendre parler du vagin, du minou, de la chatte, de l'antre féminin. J'ai souris, parfois, j'ai ri aussi. J'ai pleuré. Et dans certaines choses, je me suis retrouvée.

Je retiens surtout deux monologues. Deux histoires de femmes en fait. La première, c'est cette femme déjà âgée, qui après son premier baiser, n'a plus voulu qu'un homme la touche. Elle était jeune, belle. Un garçon l'a embrassée, et elle en fut si émue qu'elle a joui, que son vagin s'est lâchée, une fontaine. Et cela existe, les femmes fontaines. Le garçon l'a humiliée, alors qu'il aurait dû être flatté d'avoir provoqué une réaction physique aussi intense. Mais non. Il l'a humiliée et il a gâché la vie de cette femme, en partie. Car cette dernière, la peur vissée au ventre, n'a plus voulu que cela lui arrive, alors elle a oublié qu'elle était une femme, elle a oublié qu'elle avait un vagin, elle n'a pas entendu celui-ci réclamer son dû.
Cela m'a touché, parce qu'il y a beaucoup d'hommes sur terre, et parfois des femmes qui tuent la féminité par leur goujaterie, par leur méchanceté, par leur insignifiance et leur manque d'humanité.

Oser passer du côté de la sexualité, oser jouer avec son vagin, ce n'est jamais simple, ça fait peur, à cause de tout ce que tout le monde raconte, à cause de toutes les bêtises qu'on entend là dessus. Les premières fois sont toujours essentielles, puisque ce sont celles qui inviteront à poursuivre l'aventure.

L'autre histoire qui m'a touché, c'est celle de cette femme en ex Yougoslavie, qui vivait avec son amoureux tranquillement dans leur village. Puis, il y eut la guerre, et les viols, et son viol, ses viols répétés. Et elle aussi, elle a oublié son vagin, centre des humiliations masculines. Elle n'a plus voulu que son amoureux la touche là, elle avait été souillée par la barbarie des hommes.
Ca aussi, c'est une réalité des hommes, souiller les femmes dans la bestialité, les brutaliser comme si elles n'étaient rien. C'est la guerre qui veut ça, les hommes qui considèrent que les femmes ne sont rien, juste des vagins que l'on prend à son ennemi pour affirmer sa supprématie sans jamais penser que ces vagins n'appartiennent qu'à ses femmes.

Quand j'ai fermé ce livre, une pièce de théâtre, je me suis sentie déçue. Je me suis dit : "C'est tout alors ? Rien de plus que je ne sache ? Rien de nouveau sur le vagin ?" Etrange, j'aurais pensé qu'il y avait d'autres choses à dire sur le vagin. J'ai pensé que non décidément, il y avait plus à dire que cela quand même, sur le vagin. J'ai cherché ce que j'aurais voulu lire, entendre sur le vagin. Qu'est-ce que j'aurais voulu que Eve Ensler me dise ? Des choses que j'ignorais, je suppose.
J'attendais plus, j'attendais autre chose, j'attendais qu'on me surprenne vraiment, j'attendais de vraies révélations sur le vagin.

Alors je suis restée sur ma faim, et j'ai pensé que ce livre n'était peut-être pas aussi "génial" qu'on le raconte. J'ai pensé qu'on avait crié "au génie" juste parce que dans le titre, il y a écrit "vagin", parce qu'on y parle du vagin et que c'était la première fois qu'on osait en parler, à tout le monde, pour tout le monde.
J'ai l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise. Pour moi, ce fut ... Rien de nouveau sous le soleil du vagin. Déception.


Citations :

    - Je le dis parce que je crois que ce qu'on ne dit pas, on ne le voit pas, on ne le reconnaît pas, on ne se rappelle pas. Ce qu'on ne dit pas devient un secret et les secrets souvent engendrent la honte, la peur et les mythes.

    -                         Réalité du Vagin

    Voici une réalité scandaleuse à propos du vagin, extraite du livre Technologie de l'orgasme de rachel Maines :

    La vente des vibromasseurs est interdite par la loi dans les Etats suivants : Texas, Géorgie, Ohio et Arkansas. Si vous vous faites prendre, vous risquez une amende de 10 000 dollars et un an de travaux forcés. En revanche, dans ces mêmes Etats, la vente des armes est parfaitement légale. Et pourtant, on n'a jamais vu un massacre collectif causé par un vibromasseur.



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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 00:26

Passent
 Passent



Les gens ...




Vieil Orléans.
Au bout à droite, la cathédrale.
En face, l'office du tourisme
et le Musée des Beaux-Arts.
Juin 2008.
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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 00:01




A chacun sa carte unique, puisque chacun est unique !


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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 01:46

Pierre Bonnard est né en 1867 à Fontenay-les-Roses, près de Paris. Intéressé principalement par les Lettres, le latin, le grec et la philosophie, il suivra pourtant la filière juridique conformément aux désirs de son père, dès l'obtention de son baccalauréat en 1885.

Parallèlement à ses études de droit, il s'inscrit à l'Académie Julian, puis aux Beaux-Arts de Paris en 1888. C'est à cette époque qu'il découvre Gauguin, Van Gogh, Degas, Monet et Cézanne entre autre.
Dès le début des années 1890, il participe au Salon des Indépendants, puis au Salon d'Automne. Après avoir prêté serment d'avocat, il se rend chaque jour au parquet afin de pouvoir croquer les hommes de loi.
C'est en 1891 qu'il rejoindra le groupe des Nabis (Prophètes en hébreux). Il sera même surnommé le Nabis Japonnard, en raison de son goût pour les estampes japonaises qui lui offre une conception différente de la perspective et de l'espace.

Ce qu'il aime, c'est donner à voir par le jeu de fenêtres ouvertes et de miroirs.

En 1893, il rencontre Marthe, qui sera son modèle et l'unique femme de sa vie. Il aime à la peindre.

En 1897, il va commencer à illustrer des romans sur commande. Pierre Bonnard excelle dans les arts graphiques et tient à exploiter ce qui lui est permis, dessins, peintures, estampes et littographies.

A partir des années 1900, il va découvrir l'Europe, et en 1909, la Côte d'Azur. Il achètera la villa "Le Bosquet" au Cannet. Il s'y retirera en 1939, et ce jusqu'à sa mort en 1947, cinq ans après le décès de Marthe.

J'ai découvert Pierre Bonnard au Musée d'Orsay en Mars dernier. La première toile du peintre qui m'a mis face à ce dernier n'est autre que son premier nu L'indolente, datée de 1899. Aussi appelée La femme assoupie, cette toile est traitée par un camaïeu de couleurs plus sombres. La vue plongeante sur la pièce et donc la jeune femme fait basculer l'espace et celui-ci emplit alors toute la toile. J'ai craqué pour cette toile, il se passait quelque chose de différent que je n'avais pas vu jusqu'alors et qui m'obligait à y revenir pour finalement la photographier.



J'ai continué à regarder d'autres toiles de lui. J'ai fait le tour, certaines m'ont fait m'arrêter un moment, d'autres non. Et puis, je suis revenue sur certaines, et je les ai photographiées. Parce qu'il y avait quelque chose dans ces toiles qui m'attiraient et que je n'arrivais pas à définir.

Après L'indolente, il y eut ce couple saisi dans son intimité au sortir du lit.



Puis le reflet de cette femme dans le miroir, cette femme que l'on ne voit que dans le miroir.



Et puis enfin, cette femme toute à sa toilette dont une nouvelle fois, le peintre nous offre le reflet partielle dans un miroir.


Notez que le premier tableau utilise des couleurs sombres, ce qui n'est pas le cas dans les trois autres. Je n'ai compris qu'en faisant des recherches sur Pierre Bonnard ce qui m'avait attiré dans sa peinture. C'est en me penchant sur le groupe "Les Nabis" que tout a pris un sens.

Il faut retourner à l'origine des Nabis. En octobre 1888 pour être précise. Sérusier est entrain de peindre à Pont Aven quand Gauguin l'encourage à reproduire ce qu'il voit avec les plus belles couleurs qu'il puisse imaginer. Au final, il y aura la naissance du tableau
Le talisman qui sera une véritable révélation pour ses amis (ceux de Sérusier) de l'Académie Julian. Ils décident alors de se nommer les Nabis et de créer un Art nouveau qui constituera l'avant-garde de la peinture parisienne de la dernière décénie du XIX°sc.
Ils se tournent vers les vitraux médiévaux, les estampes japonaises, la peinture égyptienne. Chacun de ces artistes va s'épanouir à partir de notions communes mais dans son style personnel.

Bonnard va s'affirmer dans un style bien précis. Des silhouettes allongées évoquant des paravents, un humour tendre et une atmosphère intimiste faisant de chacun d'entre nous des voyeurs de vies intimes, des voleurs de moments précieux.
Sa perception de l'espace et le flamboiement des irisés de ses couleurs montrent que ses oeuvres mettent en évidence, et ce aux dépens de la réalité immédiate, les valeurs plus pures de la peinture. Il saisit l'espace dans sa globalité au travers de la sensation immédiate et se crée, dès lors, un style unique et remarquable.

C'était donc cela qui m'avait fait revenir sur ces toiles plus que sur d'autres. C'était mon côté voyeur qui était satisfait, c'était mon goût de l'érotisme dans la simplicité du quotidien, c'était aussi ma fascination de l'humain y compris à travers, et sans doute, surtout dans sa nudité crue.
J'ai aimé la douceur qui se dégage de chacun de ces quatre tableaux, j'ai aimé aussi le sentiment de plénitude qu'il s'en dégage, d'une douce satisfaction d'être, de l'être.
J'ai aimé dans le second que monsieur se rhabille, pendant que madame joue nue sur son lit, libre et toujours offerte avec ses petits chats.
Dans le troisième, j'ai retrouvé une certaine image de mon quotidien par le miroir qui, chez moi, ne m'offre que cette partie de mon corps. Et dans le quatrième, le jeu du miroir.
Dans L'indolente, c'est cette langueur quasi fascinante qui m'a plu. Cet abandon de soi à une intimité, une sensation de bien-être. Au diable la pudeur et les faux semblants. Un hymne à l'être.

Je suis voyeuse du quotidien et de la simplicité des moments de l'intime, de l'intimité. J'ai un projet photographie, qui je le sais, va être difficile à réaliser, saisir les instants où l'autre s'oublie, ce moment si particulier où il a laissé son esprit s'échapper du moment, sans même s'en rendre compte. J'ai trouvé chez Bonnard, cet instant là, dans la globalité, et je voudrais la chercher dans les visages.



* Les photographies de cet article ont toutes été prises lors de ma visite au Musée d'Orsay en mars 2008.
* N'hésitez pas  à  apporter plus de précisions sur Pierre Bonnard, j'apprends dans les livres, avec mes yeux et ma sensibilité.

Rencontre avec François Pompon
.
Rencontre avec Claude Monet
.
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12 juillet 2008 6 12 /07 /juillet /2008 00:46



"Je crois qu'il ne faut se laisser lier par rien, surtout par les serments
qu'on se fait à soi-même. Ils coûtent toujours trop cher."

Georges Darien.


Hôtel Groslot.
Orléans.
Février 2008.
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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 01:20

 A ne pas savoir vivre ...



On rêve à la vie rêvée des autres ...


Bouchon de parfum.
Château de Chamerolles.
23 décembre 2007.
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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 01:19

Flan de courgettes façon Cat


Ingrédients :

- 750 gr de courgettes ( j'ai utilisé une grosse courgette ronde du jardin d'une amie)
- 90 gr de beurre
- 3 oeufs
- 70 gr de gruyère râpé
- 30 gr de farine
- 2 bonnes cuillères à café de maïzena
- 1/4 de litre de lait
- sel, poivre, noix de muscade (poudre)

- Préchauffez votre four à 180°C.


La recette :

- Laver et éplucher les courgettes. Les couper en petit carré, et les faire cuire à l'auto-cuiseur vapeur (10 minutes).

- Dans le robot, mettre les trois oeufs avec le sel, le poivre et la poudre de noix de muscade.
- Pendant ce temps faire fondre le beurre dans le lait.
- Ajouter la farine puis la maïzena aux oeufs. Bien mélanger jusqu'à obtenir une préparation blanche.
- Ajouter le beurre fondu dans le lait.
- Verser la préparation dans un bol.
- Incorporer les morceaux de courgettes cuits. N'hésiter pas à recouper les morceaux trop gros.

- Beurrer un moule à cake. Verser la préparation dedans.

-Mettre le plat au four à 180°C, durant environ 35 minutes.

A manger froid ou chaud.


Bon appétit !!!
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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 00:18


La Bande Annonce.


Le film :

Parce qu'il a rêvé de la guerre du Liban, vingt ans après, un ami de Ari le fait venir dans un bar pour lui raconter ce qu'il a vu. Vingt six chiens hurlent à la mort contre lui, sous ses fenêtres. Pourquoi 26 ? Parce que c'est le nombre exact de chiens qu'il a tué durant la guerre en 1982, dans les villages entourant Beyrouth. Ari prend conscience qu'il n'a gardé aucun souvenir de cet épisode tragique qu'il a lui-même vécu. Suite à cette rencontre, il a une hallucination, il se voit sortir de l'eau accompagné de deux autres soldats. Ari va voir un de ses amis psy afin que celui-ci l'aide à comprendre. Le meilleur conseil de ce dernier sera de retrouver les soldats avec qui il se trouvait au moment tragique du massacre de Sabra et Shatila. Ari part en quête de souvenirs qui sont autant de témoignages de cette guerre.


Ce que j'en ai pensé :

Est-ce un film sur le massacre de Sabra et Shatila ou un film sur la mémoire ? Les deux.

Ari Folman réalise ici une oeuvre autobiographique. Entré dans l'armée à 17 ans à peine, il en a 20 quand il vécut de l'intérieur, le massacre de Sabra et Shatila, dont il ressortira changé à jamais.



L'histoire de Sabra et Shatila.

 Le 6 juin 1982, sous le prétexte de la tentative d'assassinat contre l'ambassadeur israëlien à Londres, l'armée Israëlienne alors sous la coupe de Ariel Sharon, envahit le sud du Liban, pour une opération nommée "Paix en Galilée". Le 18 juin, l'armée  cernait l'OLP (organisation de libération de la Palestine) située dans la partie occidentale de Beyrouth. Un cessez le feu sera signé mais le 11 septembre 1982, Sharon annonce que 2 000 terroristes sont restés à l'intérieur des camps de réfugiés de Sabra et Shatila.  Le 15 septembre, l'assassinat de Bachir Gemayel, chef de la milice phalangiste (
groupement politique et paramilitaire d'inspiration faciste) allié d'Israël et fraîchement élu à la présidence du Liban, accélère les choses. L'armée encercle et boucle les camps de Sabra et Shatila. Le 16 septembre, un seul ordre : ratisser et nettoyer les camps. Ce sera fait par les phalangistes, avec le soutien de l'armée israëlienne.
Au matin du 16 septembre, les obus tombent sur les camps pendant que les snipers israëliens tirent sur les gens qui sont dans les rues des camps. A midi, les forces libanaises pénètrent par le sud et le sud ouest de Chatila. A 17h, cent cinquante phalangistes entrent dans les camps.
Durant 40h, ils violeront, tueront, blesseront les civils palestiniens, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards. Ils saccageront et pilleront les deux camps et tout ceci avec l'aval et le soutien des forces israëliennes. On dénombrera entre 700  et 3 500 civils massacrés dans Sabra et Shatila. Aucune enquête ne sera ouverte sur cette tragédie humaine. Ariel Sharon ne sera inquiété qu'en 2002 ... vingt ans après le massacre ...

Le film d'animation de Ari Folman retrace ce bout d'histoire sans complaisance. La mémoire retrouvée doucement.

Tout commence par le rêve troublant de son ami, qui le met face à sa réalité. De Sabra et Shatila, il a tout oublié. Il y était mais il a tout oublié. Cependant, cet élément extérieur vient réveiller en lui des peurs. A son tour, il a une vision de ce qu'il a vécu. Ari émerge de l'eau, face à Beyrouth. Il est avec deux soldats, ils sont nus. Ils se dirigent vers la berge, se vêtissent, et avancent dans la ville. Soudain Ari se trouve parmi des femmes vêtues de noir, aux visages déformés par la souffrance et les peurs. Ce rêve est le leitmotiv du film car il incarne la mémoire sélective, la mémoire vivante qui est en chacun de nous.

Ari a besoin de savoir, de retrouver vingt ans après les souvenirs de ce qu'il a vécu. Il se rend alors chez son ami psy. Selon ce dernier, Ari doit rencontrer les soldats qui étaient avec lui, reccueillir leurs souvenirs, voir si cela éveille des choses. Son ami le met aussi en garde contre la mémoire, qui est une chose vivante, qui peut s'approprier des souvenirs des autres, et s'intégrer dans ces derniers.
C'est à l'issue de sa première rencontre avec un des soldats de sa vision qu'Ari va commencer à se rappeler. Au fur et à mesure des témoignages qu'il reccueille, ses souvenirs ressurgissent. Ari retourne voir son ami, et lui explique qu'il n'arrive cependant pas à comprendre son rêve. Celui-ci suggère alors que l'eau représente ses peurs, ses sentiments enfouis. Il soulève la question de savoir s'il a vécu un autre massacre. Et Ari évoque ses parents qui ont tous les deux connus Auschwitz. Difficile de ne pas faire le rapprochement entre les juifs massacrés dans les camps nazis et ce que l'armée israëlienne a orchestré et laissé faire à Sabra et Shatila.



Il est intéressant que Ari Folman est présenté différents points de vue sur les événements. La manière dont ces jeunes ont vécu cette guerre.
Je retiens l'impression d'insouciance qu'ils avaient en partant à la guerre, l'inconscience sans doute. Et puis la découverte, l'apprentissage, l'horreur ... tuer des gens, voir tuer des personnes qui sont à côté de vous. Chacun a des souvenirs qui lui sont propres, parce qu'ils sont le reflet d'une personnalité, d'un ressenti, d'un vécu et aussi d'un oubli. Les souvenirs sont souvent des métaphores du vécu réel, quand le réel est trop insoutenable à exister en soi tel qu'il est.

A un moment du film, Ari dit qu'il n'a pas envie de savoir qui il était à ce moment là, il n'a pas envie de rencontrer le jeune homme qu'il était, il n'a pas envie de voir un jeune homme qu'il pourrait ne pas aimer. J'ai aimé la sagesse de son ami psy, qui calmement lui répond que si, il doit savoir, il en a besoin sinon pourquoi aurait-il eu cette vision. Il faut oser affronter qui nous avons été, pour savoir qui nous sommes. Il faut savoir aussi regarder nos actes en face pour comprendre pourquoi notre mémoire les a effacés.

Ari ira au bout de ses souvenirs, il affrontera la vérité, la réalité. Il était jeune. Vingt ans après, il prend conscience que si les phalangistes ont pu perpétrer les massacres de Sabra et Shatila, c'est parce que l'armée israëlienne, Sharon les a aidés, soutenus. Que lui-même, membre de cette armée a participé inconsciemment à ces massacres. Il en prend conscience en remettant les pièces du puzzle en place. Ari explique à son ami que les phalangistes perpétuaient leur tuerie même la nuit, y compris la nuit, surtout la nuit, parce que le ciel était sans cesse éclairé ... et si la nuit restait lumineuse, c'est parce que des soldats juchés sur les toits des immeubles entourant les camps lançaient dans le ciel des fusées éclairantes, et que lui-même faisait parti des soldats qui envoyaient ces fumigènes.

Ari Folman a su parfaitement faire de son film un documentaire autobiographique (puisque Ari, c'est lui, puisque les personnes interviewées existent réellement) à la fois sur la guerre et sur la complexité de la mémoire. S'il parvient à cela, c'est parce qu'il a su jouer avec la technologie et l'image. Plutôt que de jouer son rôle et de faire jouer ses amis, ils sont devenus des personnages animés, dessinés, singés. Seules les voix sont celles des personnes existantes (j'ai vu le film en hébreux). L'utilisation du film d'animation est subtil pour montrer que la mémoire fait ou refait son film, d'autant plus subtil qu'il y a des moments où le dessin est si réaliste que nous avons l'impression de voir des images filmées. Cela marque le décalage entre le vécu et le souvenir. Il faudra attendre la fin du film pour retomber dans la réalité. Il faudra attendre que Ari se souvienne entièrement de ce qu'il a vécu, le rôle qu'il a eu (lancer des fusées éclairantes au dessus des camps, ce qui a permis aux phalangistes d'accomplir leur génocide) à Sabra et Shatila pour que nous retrouvions une réalité humaine par le truchement des photos prises et publiées dans le monde entier, à la découverte du massacre des deux camps.

J'ajouterai que si le film se nomme Valse avec Bachir, c'est parce que la musique tient une grande place dans ce film, parce que la musique accompagne ses jeunes comme une force intérieure, parce que la musique tient toujours une grande place dans la vie d'un jeune, parce que l'on souvient toujours de la musique du moment, bien plus que de la date réelle. Quant à Bachir, il est celui par qui, cela est arrivé. C'est parce qu'il a été assassiné que les camps furent encerclés et bouclés, ce sont ses partisans qui ont proféré les massacres.

C'est un film profondément humain, à la fois étonnant et fascinant, grâce à sa réalisation à la manière d'un documentaire.

A la fin du film, quand Ari se rend compte de ce qu'il a fait, j'ai pensé qu'il avait reproduit ce que nombre de personnes ont fait durant la Seconde Guerre Mondiale. Il n'a pas compris, pas voulu comprendre, pas réalisé le drame humain qui se déroulait sous ses yeux, comme tous ceux qui étaient avec lui. Parce qu'il y a des règles, parce qu'il y a des ordres, parce qu'on ne nous demande pas de penser mais d'exécuter. J'ai pensé aussi que Israël reproduit avec les palestiniens ce que les nazis leur ont fait. Il (l'état) se venge sur les palestiniens. Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que, qui mieux que eux, eux plus que quiconque, devraient comprendre dans leur chair, dans leur âme qu'on ne peut pas tuer impunément les gens parce qu'ils sont différents de nous.
Je suis surprise de voir que les travers de l'état d'Israël soient pointés par ses enfants. Les choses sont dites. Oui Israël est aussi responsable des massacres de Sabra et Shatila, et oui, il a laissé faire, et oui, il a même donné son aval, il a même appuyé et aidé les phalangistes.

N'hésitez pas à lire aussi ma chronique sur
Les Citronniers de Eran Rikis.

A lire,
Le génocide de Sabra et Shatila.

Et puis, surtout aller voir 
Valse avec Bachir.



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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 02:02



Orléans.
3 juillet 08.
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