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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 04:21


Le livre :

Une maternité SS. Une jeune aryenne met au monde un enfant bègue. Un médecin nazi tue ce dernier d'une injection dans la fontanelle. Pourquoi ? Son imperfection. La jeune femme est prévenue, d'ici à un mois, elle sera de nouveau accouplée à un soldat SS, pour la cause, la création de la race supérieure.
Des années plus tard. Dans le pays Cathare, des chasseurs trouvent le corps d'une femme pendue et brûlée. Seul un tatouage nazi, au creux de ses reins, à échapper aux flammes.
Encore des années plus tard. 2005. Vidkun Venner veut écrire un livre sur les Lebensborn. Il contacte le grand éditeur FLK, et s'octroie les services d'une jeune journaliste, Anaïs. Vidkun expose à la jeune femme ce qu'il désire, l'énigme qu'il doit résoudre afin de faire connaître la vérité au monde entier. Mais très vite, leur route est jalonnée de découvertes macabres, de rencontres à faire froid dans le dos.

Ce que j'en ai pensé :

Un très bon thriller. Je connaissais cet auteur pour son livre Un été en Amérique. Le blog de Nicolas d'Estienne d'Orves.

Au fil de ma lecture, ce roman policier sur fond de secrets nazis m'a renvoyé à deux autres livres. Non pas sur le sujet, mais plutôt sur le style.
Tout d'abord au Da Vinci Code de Dan Brown. Ce livre est particulièrement documenté. Il nous offre un autre point de vue sur le sujet brûlant des expériences médicales nazis. Tout le monde sait que les nazis avaient pour rêve, une race pure d'Hommes blonds aux yeux bleus et au sang pur. A partir de là, nous pouvons imaginer de quelle manière les SS auraient mis en place cette création, au-delà de l'épuration de la race par les meurtres d'innocents (juifs, tziganes, homo, etc.). Nul n'ignore non plus que les médecins nazis pratiquaient des expériences médicales de tout ordre.
Ce livre nous fait cotoyer des hommes tristement célèbres pour leurs crimes contre l'humanité ... Himler, Hess, Otto Rahn ...
La réalité, la légende, l'imagination se superposant, et cela donne lieu à un livre envoûtant où les lebensborns sont au coeur de l'énigme.
Le deuxième livre auquel il m'a fait penser, c'est Marie Madeleine, le livre de l'élue. En effet, NeO introduit un livre dans son livre ... comme le fait K. McGowan ... en plus des recherches effectuées pour justement écrire un livre sur le sujet, on finit par lire un livre dans le livre. Pour les Orphelins du Mal, il s'agit de découvrir dans la dernière partie du livre, le manuscrit de Marjolaine Papillon, qui ne serait autre que Leni Rahn, première créature du Lebensborn. Ce manuscrit, qui n'a jamais été publié, est en fait réparti dans les différents romans qu'elle a publié au fil du temps. Dans chacun d'eux se trouvent un bout du manuscrit de la "révélation".

Je dirais cependant que NeO a fait mieux que Dan Brown et McGowan. On se souvient que le premier a subi la foudre populaire et intellectuelle en proposant un livre présentant Jésus, un homme comme les autres ... (le monde en est venu à oublier que nous avions à faire à un thriller policier et non à un essai théologique) ... la seconde, malheureusement, n'a fourni qu'un livre tiède, et décevant au final.

Au delà d'un thriller passionnant, c'est un véritable parcours initiatique pour les deux personnages principaux, Vidkun et Anaïs. L'un comme l'autre se découvre une identité au fil de leurs recherches ; mieux, ils se découvrent tout court, à travers les secrets de leur histoire familiale ; la grande histoire rejoignant leur histoire personnelle.

Même si nombre de personnages ont un rôle essentiel dans ce thriller, seul Vidkun et Anaïs sont passionnants. Lui, parce qu'il incarne le mystère à l'état pur, je lui ai même trouvé un côté sensuel et animal très attirant. Elle, parce qu'elle se cherche, parce qu'elle navigue en haut trouble, parce qu'elle ne parvient à se décharger de son fardeau familial, parce qu'elle a des casseroles dont elle doit se débarasser.
J'ai regretté qu'au final, NeO n'est pas poussé son roman plus loin. Il se sera contenté de nous dépeindre une attirance entre ces deux protagonistes, dotés d'un capital sensualité, d'une attirance réciproque, sans jamais la finaliser. Vidkun retournant à sa solitude, et affublé d'un héritage dont, à sa place, nous nous passerions tous, et Anaïs retournant dans les bras du gentil Clément. Mais il en va du choix de l'auteur. A chacun sa vie. Les héros sont retournés à leur vie d'avant l'enquête, comme deux droites qui se seraient croisées à un moment donné, pour un laps de temps bien défini. Ils se sont simplement enrichis de la connaissance de leur histoire familiale.
Et là, de me demander : cette découverte, leur était-elle finalement profitable, leur était-elle  nécessaire ? Et de pousser plus loin, en me disant qu'après tout, s'ils retournent tous deux à leur vie d'avant, c'est sans doute que malgré ces secrets, ils avaient réussi à devenir ce qu'ils étaient. Alors, pourrait-on vraiment se construire seul, sans sa famille, sans avoir la connaissance de son passé, de son histoire familiale ?

Pour l'histoire, impossible de raconter ce thriller. Il faut juste savoir qu'il se déroule sur trois époques parfaitement enchevêtrées les unes dans les autres. Pas d'incohérences. Juste des laissers-pour-compte ... comme dans la vie.

Je mettrais juste un bémol pour la fin ... malgré les révélations surprenantes ... j'aurais aimé être surprise encore un peu plus ... avec une note d'espoir, notamment pour Vidkun.

Les Lebensborn étaient des maternités où se trouvaient des jeunes femmes répondant aux caractéristiques des aryens. Elles étaient accouplées avec des soldats de la SS, répondant à ces mêmes critères aryens. Ces jeunes femmes étaient des machines à bébé. Quand un enfant naissait malformé, avec un défaut, il était systématiquement éliminé. La jeune femme était de nouveau fécondée par un soldat SS dès que sa santé le permettait.

Citations :

    - "Bien entendu, me dis-je (Leni) avec une fatalité nauséeuse, les prisonniers sont abandonnés à leur sort!"
Brusquement, cette idée me sembla insoutenable : on ne pouvait pas faire ça, laisser les bagnars livrés à eux-mêmes ! Même le plus humain des tyrans n'aurait pas toléré une telle lâcheté !

    - "Encore un qui a tout gardé, tout renfermé", me dis-je (Anaïs) presque malgré moi, songeant à Vidkun, à Chauvier, à Rahn ; à Linh ... Tout le monde est-il donc condamné à sa part de mystère ? Plus ou moins avouable, plus ou moins atroce.

    - Mon père n'est ni un assassin ni un héros ; juste un homme, désespérément humain, capable du pire comme du meilleur. Un homme seul, qui vit depuis toujours avec des cadavres. Telle est sa vie, mais ce ne sera jamais la mienne.



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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 00:18


29 juin 08.



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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 00:50



Le film :

George Hogg est un jeune journaliste britanique, fraîchement débarqué d'Europe, pour couvrir l'invasion de la Chine par les Japonais, au milieu des années 1930. Le monde entier sait que les envahisseurs mettent à sang et à feu le pays, et en particulier la ville de Nankin. Aucun journaliste ni photographe ne peut se rendre là-bas. Cependant,  Hogg, grâce à un pacte avec un jeune infirmier, réussit à se rendre à Nankin. Arrivé dans une ville dévastée, Hogg arpente les quartiers, confronté à l'horreur humaine. Il assiste impuissant au massacre de centaines de chinois et malgré le choc, il photographie pour que le monde sache. Hogg est découvert et condamné à mort. Au moment où sa tête va tomber sous la lame d'un sabre, un partisan anti-nippon, Jack, lui sauve la vie. Blessé, il sera soigné par Lee, la belle américaine dévouée à la population chinoise. Jack ne pouvant garder Hogg avec lui, l'envoie sur les conseils de Lee, à Huang Shi. Le jeune britanique découvre un orphelinat abandonné où vit une soixantaine de jeunes garçons. Doucement, il réussit à leur redonner le goût de la vie. Mais l'armée japonaise se rapproche. Hogg décide alors de suivre la route de la soie de Marco Polo afin de mettre les enfants en sécurité.

Ce que j'en ai pensé :

Certaines images de ce film sont très violentes et ne sont pas sans rappeler ce que feront, quelques années plus tard, en Europe, les Allemands. On se souvient forcément quand temps de guerre, les attaquants n'aiment pas que l'on voit, que l'on sache ce qu'ils font. Ils préfèrent dire que le monde ne doit pas savoir, car le monde ne comprendrait pas, alors que nous savons surtout que si le monde savait, il ne pourrait l'accepter. Quoique tout est relatif dans notre société, nous savons qu'il y a des massacres sur terre, que de hommes tuent d'autres hommes au nom d'une religion, d'un territoire, etc. et le monde laisse faire parce que cela ne nous regarde pas, surtout s'il n'y a aucun intérêt économique dans le dit pays ...


Petit rappel historique pour situer le climat politique du film.

Le dernier empereur P'ou Yi abdique en 1911, il est alors âgé de 5 ans. Il vivra de longues années emmuré dans la Cité Interdite à Pékin. (cf
Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci). Un an plus tard, la République de Chine voit le jour et à sa tête Sun Yat-Sen. Mais celui-ci n'ayant pas la carrure pour s'imposer à la tête du pays, il est évincé par Yuan Shikai, le chef de guerre, qui transfert le gouvernement à Pékin (il était à Canton), signe un traité avec la Russie et endettera la Chine de 25 millions de Livres Sterling en investissant à l'étranger.
En 1916, la Chine accepte le protectorat nippon devant les insistances des occidentaux pour que Yuan Shikai rétablisse la République.  Quand il meurt subitement, le Japon annexe Shandong, la Mongolie et la Mandchourie. Le pouvoir central s'effondre, et les Warlords règnent sur leur fief. Ce fut un véritable retour en arrière de 2500 ans et durant cinq années, la Chine sera livrée à des pillages incessants ainsi qu'à la désolation.
En 1921, Sun Yat-Sen de retour de son exil nippon, devient une nouvelle fois président de la République de Chine. Il trouve dans la Russie un nouvel allié. Parallèlement, naît le Parti Communiste Chinois dont le but est d'adapter à la réalité chinoise, la théorie léniniste du prolétariat ouvrier.
En 1926, Chiang Kai-Shek prend la direction du Guomindang et asseoit son pouvoir.
En 1927, il instaure à Nankin un régime à parti unique dont il prend la tête, république autoritaire qui s'éteindra en 1937 quand le Japon envahira la Chine. C'est à ce moment là que les nationalistes et les communistes se séparent définitivement.
Chiang Kai-Shek veut surtout rétablir l'ordre public. Les officiers soviétiques l'aident à soumettre les Warlords. Pendant ce temps, le Japon a nommé P'ou Yi à la tête de l'état vassal qu'il a créé 'Le Mandchukuo.
En 1931, Mâo Zedong crée la République Soviétique Chinoise. Assiégé durant trois ans, il entamera sa Longue Marche. Le Japon profite de la guerre civile chinoise pour continuer sa conquête. Cela finit par réconcilier les frères ennemis. En 1937, les japonais détruisent Nankin.

Le film commence à partir de cet acte des japonnais. Nankin. Que se passe-t-il dans cette ville que le Japon cache au monde entier ? Pourquoi aucun journaliste, aucun photographe n'est autorisé à s'y rendre ?

Le sujet du film n'est pas la guerre, le sujet du film n'est pas non plus la monstruosité des nippons. Non, cela n'est que le décor du film, le climat politique de celui-ci.

Le sujet du film, c'est l'histoire d'un jeune homme occidental voulant dire au monde entier ce qui se passe à Nankin et qui, malgré lui, se trouve embarqué dans une toute autre aventure. Envoyé à Huang Shi, parce qu'il y sera utile selon Lee, Hogg découvre un orphelinat de jeunes garçons totalement abandonné. Un seul adulte avec eux, une vieille chinoise qui leur fait les repas avec le peu qu'elle trouve ou qu'on lui donne.

Hogg n'est pas du tout content d'avoir été envoyé là, de plus les enfants sont très durs avec lui. Peu à peu, il réussit à les apprivoiser, en fait ses enfants, les aident, se donnent pour eux. Il devient leur père.

Mais la guerre se rapproche d'eux. Hogg décide alors qu'il leur faut se mettre à l'abri. Il entreprend un périple de centaines de kilomètres, vers l'ouest, sur la route de la soie de Marco Polo, dans le désert de Gobi. Il faut sauver les enfants. Le voyage va durer plusieurs mois, ils affronteront la neige, le froid et les patrouilles japonaises.

Alors que Hogg, Lee, et les enfants sont pratiquement au bout de leur voyage, ils essuient une tornade dans le désert de Gobi. C'est à ce moment que Hogg se trouve blessé à la main et n'y prête attention (j'avoue, c'était gros comme une maison qu'il avait choppé le tétanos, vu que plutôt dans le film, Lee avait insisté sur cette maladie et ses conséquences ... alors le gros plan sur la blessure m'a fait tilt). Pratiquement arrivé à destination, ils sont accueillis à bras ouvert par le maire de la ville qui leur offre un ancien temple pour se loger. C'est une fois installé que Hogg tombe malade, du tétanos bien sûr. Le vaccin n'aura pas le temps d'arriver jusqu'à lui.

Cette histoire est une histoire vraie. George Hogg a réellement existé.
(Voir ICI). Certains éléments de l'histoire ont été adaptés pour les besoins du film. D'ailleurs, heureusement que le réalisateur a misé sur l'histoire. Les personnages manquent d'épaisseur. Jonathan Rhys-Meyes est loin d'investir son personnage de Hogg. Il n'y a bien que dans les scènes avec les enfants où il tienne son rôle. On le croirait sorti tout droit d'une publicité pour une dentifrice ultra-bright. Son jeu est rigide et l'on a du mal à croire à la spontanéité de l'acteur, Rhys-Meyes a bien du mal à nous faire oublier qu'il joue  ...
Pour Radha Mitchell (Lee) et Chow Yun-fat (Jack), (acteur connu pour son rôle dans "La Cité Interdite", "Anna et le roi", "Tigre et dragon"), ainsi que Michelle Yeoh,  malgré leur 'travail' ils ne parviennent pas à donner de l'épaisseur à leur personnage.
Le scenario était donc tourné vers l'histoire plutôt que sur l'histoire ET les personnages, et le réalisateur a misé sur un jeune premier mignon, mais pas très au point d'un jeu.


Un film à voir cependant, qui vous "obligera" malgré vous, à y voir des parallèles avec la Seconde Guerre Mondiale et le comportement des allemands. La Chine a vu sa "liberté" retrouvée quand le Japon admis sa défaite lors des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Mais la Chine ne fut pas en paix pour autant. Plongée dans une nouvelle guerre civile, elle devint finalement communiste sous l'ére Mâo ... et le reste aujourd'hui encore.



Informations sur l'histoire de Chine trouvées dans Il était une fois la Chine, 4 500 ans d'histoire, de
José Frèches.
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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 00:10




Porte ...




Le Vieil Orléans.
28 juin 08.
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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 00:52


Et Scène ...



Jardin Jacques Bouchet.
Orléans.
5 juin 08.
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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 00:32

Le livre :

Lou Bertignac a treize ans et se trouve en seconde. Dans sa classe, il y a le beau Lucas, le seul qui semble lui accorder une vraie crédibilité. Leur prof de sciences éco leur impose un exposé sur un sujet de société. Lou, dont ce n'est pas l'exercice favori de parler en public, annonce qu'elle va s'intéresser aux gens qui vivent dans la rue, notamment les jeunes femmes, et qu'elle aura une interview exclusive. C'est alors qu'elle fait la connaissance de No, tout juste majeure, sans domicile, sans travail, seule au monde. Se tisse alors une relation entre les deux jeunes filles.

Ce que j'en ai pensé :

C'est un livre facile de style assez passe-partout permettant une lecture rapide. Le lecteur s'attachera donc plus à l'histoire et aux personnages.

Lou est fille unique ou presque. Elle a eu une petite soeur, Thaïs, décédée sutbitement à quelques semaines de la mort subite du nourisson. Sa mère ne s'en remet pas et vit depuis comme un fantôme. Son père est sur tous les fronts, présent pour sa femme et pour sa fille.
Lou est amoureuse de Lucas, qui a quatre ans de plus qu'elle. Un lien existe déjà entre les deux jeunes, elle est attirée par ce garçon beau et atypique, il aime cette gamine différente qu'il appelle affectueusement "Pépite".

Lou décide de faire son exposé sur la jeune Sdf qu'elle aperçoit à la gare d'Austerlitz. Cette fille se nomme "No", Nolwen. Si cette dernière se montre méfiante au départ, elle apprend à faire confiance à Lou, finissant par lui confier sa vie de sans domicile fixe. Elles se retrouvent après les cours de Lou, dans un café de la gare. Quand la fin des recherches arrive, Lou espère revoir No, mais celle-ci se montre réticente. Parallèlement, l'exposé permet à Lou et Lucas de se rapprocher. Le jeune homme se montre prévenant, attentif, patient. Il aide Lou à retrouver No. C'est à ce moment-là que la jeune adolescente demande à ses parents que No vienne habiter avec eux. Ils acceptent et Lou voit et sa mère et No reprendre vie en même temps. La rencontre avec la jeune femme sans domicile agit comme un déclic. Mais un jour où la famille doit s'éloigner quelques jours sans No, celle-ci perd pied et le père de Lou, devant ce comportement irresponsable, décide qu'elle ne peut plus habiter avec eux, pour le bien de sa fille. Lucas, dont le père vit à l'étranger et la mère dans un appartement avec son nouveau mari, a un immense logement pour lui tout seul. Naturellement, No vient loger chez lui, sous certaines conditions. Durant des mois, Lucas et Lou vont s'occuper de la jeune fille, l'aider, la soutenir. Quand leur manège est découvert par le père de Lou, celle-ci et No décident de partir en Irlande. Mais, c'est un leurre. No ne sait plus vivre ni vivre dans la rue, ni en famille. Elle ne trouve sa place nul part malgré les efforts des deux adolescents. Alors, No laisse Lou sur le quai d'une gare, l'abandonne sur un mensonge pour repartir vers sa vie.

Lou est une petite chose, qui sait bien combien les Hommes sont de toutes petites choses dans l'univers. Elle voudrait sauver les gens d'eux-mêmes, et dans cette rencontre avec No, elle découvre que l'on ne peut pas sauver les gens s'ils n'en ont pas le réel désir au fond d'eux. Elle apprend qu'on ne peut pas obliger les autres à faire ce qu'ils ne veulent pas vraiment faire. Elle apprend à devenir une adulte du haut de ses treize ans, un apprentissage douloureux.
C'est une jeune fille qui ne cherche pas à imposer ou à changer les gens qui l'entourent. Elle n'oblige personne à rien. Chacun est comme il est, chaque chose est comme elle est. Elle accepte tout le monde avec sa personnalité, consciente de ce qu'elle est elle-même. Lou veut seulement aider les gens, pas les changer. Aussi quand No part, elle sait qu'elle a tout fait pour cette dernière, qu'elle ne peut rien de plus, qu'elle doit laisser à No le choix de sa vie. Elle accepte donc le choix de son amie. Lou n'a jamais laissé sa vie en suspens pour aider les autres. Elle a continué à vivre en impliquant les autres dans sa vie, en leur faisant une place. Cette aventure l'a à la fois fait grandir un peu plus, lui a volé un peu de son idéal, et lui a en même temps permis de retrouver sa maman, de se rapprocher de Lucas, réellement.

No, dès le départ, a une vie particulière. Elle est le fruit d'un viol. Elevée par ses grands-parents, elle retourne chez sa mère en région parisienne quand sa grand-mère meurt. Celle-ci vit en couple, et ne supporte pas que son compagnon s'intéresse à No. Elle la rejette violemment. Le jour où le compagnon de sa mère quitte la maison définitivement, No va s'enfuir. Elle ira de foyer pour mineur à la rue, jusqu'au jour où elle rencontre Lou.
No est une fille cassée, brisée du dedans. Elle ne rejette pas l'aide de Lou et Lucas. Au contraire, elle accepte de venir habiter avec eux, elle cherche un emploi. Mais elle ne trouve pas sa place. No a sous les yeux un autre modèle de famille que celui qu'elle a connu. Elle ne peut admettre en son for intérieur que des gens qui ne vous sont rien par les liens du sang puissent vous accepter comme quelqu'un de leur famille. Elle vit le départ en urgence de Bertignac, sans elle, pour régler un problème de famille, comme un nouvel abandon. C'est alors qu'elle accepte des heures de nuit dans l'hôtel où elle travaille, et commence à boire, beaucoup. No est tout simplement incapable de saisir l'opportunité de s'en sortir qui se présente à elle par le biais de Lou, les parents de celle-ci et Lucas. Elle n'arrive pas à s'imaginer un avenir, elle n'arrive pas à trouver une raison d'être. Souvent, il faut un déclic et cela, nul ne sait ce qui peut être un déclencheur. Lou n'a pas été le déclencheur pour No, dans cette histoire, il n'y a pas eu de déclencheur pour elle. Seulement l'espoir qu'une vie meilleur et différente existe, seulement entrevoir que oui c'est possible.

Lucas est lui aussi un enfant seul, livré à lui-même, en échec scolaire. Des parents absents qui se contentent de lui verser une pension, de vérifier qu'il est correct, etc. Mais pas de réelle présence à ses côtés. Il n'y a que Lou qui sois spontanée avec lui, sans attente qu'il change, avec le seul besoin, être ensemble. Lou qui ne juge pas, qui prend les gens comme ils sont. Mais que font les parents ? Pourquoi faire des enfants si ce n'est pas pour s'en occuper, pour les laisser dans une solitude anormale ?

Un roman d'apprentissage mêlé à un regard sur la vie d'aujourd'hui, sur des jeunes différents qui se cherchent, se trouvent, se perdent et qui ont seulement besoin qu'on s'occupe d'eux, qu'on leur montre qu'ils existent, qu'on les aime vraiment. Des jeunes qui ont besoin d'être guidés, qui ont besoin d'apprendre des valeurs.
Un regard sur le monde des gens du dehors, des gens qui se retrouvent dans la rue, par choix, par malheur ...

Un roman touchant à bien des égards.

Citations :

    - Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu'on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonnances ni les souvenirs qui se réveillent la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l'écho des cris encore moins celui du silence.

    - Noël est un mensonge qui réunit les familles autour d'un arbre mort recouvert de lumières, un mensonge tissé de conversations insipides, enfoui sous des kilos de crème au beurre, un mensonge auquel personne ne croit.

    - Et si on décidait d'aller à l'encontre de ce qui se fait ou ne se fait pas, si on décidait que les choses peuvent être autrement même si c'est très compliqué et toujours bien plus qu'il n'y paraît. Voilà la solution. La seule.

    - Dans la vie il y a un truc qui est gênant, uun truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d'arrêter de penser. Quand j'étais petite je m'entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j'essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu'elles deviennent des mots, je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème : penser à arrêter de penser, c'est encore penser. Et contre ça on ne peut rien.

    - Avec son père à l'autre bout du monde et sa mère déguisée en courant d'air, ce n'était pas très malin. Souvent je regrette qu'on ne puisse pas effacer les mots dans l'air, comme sur un papier, qu'il n'existe pas un stylo spécial qu'on agiterait au-dessus de soi pour retrancher les paroles maladroites avant qu'elles puissent être entendues.

    - Je me souviens qu'un jour mon père m'a dit que c'est avec les gens qu'on aime le plus, en qui on a le plus confiance, qu'on peut se permettre d'être désagréable (parce qu'on sait que cela ne les empêchera pas de nous aimer).

    - Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde (Le Petit Prince de St Exupéry)




Figurine du Petit Prince et du Renard.
Cadeau de Jean Yves.
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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:55






5 juin 08.
Jardin Jacques Boucher.
Orléans.
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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 00:03


Le film :

Edith Gassion, fille d'une chanteuse lyrique et d'un acrobate, grandit d'abord dans le quartier de Belleville à Paris, puis tour à tour, chez sa grand-mère maternelle, kabyle puis chez sa grand-mère paternelle, tenancière d'un bordel en Normandie, juqu'au jour où son père, démobilisé, vient la chercher pour qu'elle l'accompagne dans ses tournées. De retour à Paris, celui-ci gagne leur vie en étant contorsionniste de rue. Très vite, Edith s'émancipe, et accompagnée de sa grande amie des "400 coups", Simone, elle chante dans les rues, fréquente le milieu, jusqu'au jour où elle est repérée par Louis Leplée qui décide de la mettre sur le devant de la scène. Edith Gassion devient alors "La Môme Piaf".

Ce que j'en ai pensé :

Je me méfie toujours des énormes succès commerciaux, d'autant plus que celui-ci n'a pas connu qu'un succès grand public, il a connu un succès total. Marion Cotillard a, pour ce rôle, rappelons le, rafflé tous les prix qu'une actrice puisse recevoir, du césar à l'oscar. Une véritable consécration.

Si j'apprécie la chanteuse Piaf, les différentes choses que j'avais entendu ou lu sur son comportement à autrui m'ont fait aborder le film avec un regard un peu distancié. Je n'ai donc point été surprise de ce que j'y ai vu, je dirais même, rien de nouveau sous le soleil pour moi. Je savais que cette femme avait un caractère très particulier, et qu'elle avait toujours été entourée d'hommes, qu'elle pouvait virer un de ses collaborateurs, juste parce que celui-ci se serait permis de dire ou faire une chose qui n'était pas de son goût dans l'instant.

Je regardais donc ce film d'environ deux heures, sans véritable passion, je voulais simplement voir.

Olivier Dahan nous a épargné le clichet d'une Edith née au pied d'un réverbère à Belleville. Par contre, il a su montré les relations qu'elle a eu à ses différents parents. Une mère et une grand-mère maternelle pour le peu négligentes, une grand-mère paternelle un peu particulière (je ne sais s'il est exact qu'elle fut tenancière de bordel), mais qui la couva d'amour avec ses "filles". Edith avait une santé fragile et dans le film, grâce à Titine, une des filles de joie, elle trouve non seulement une maman, mais une femme qui lui donne une raison d'y croire, en l'emenant prier Sainte Thérèse de Lisieux.



La vie d'Edith n'est faite que de rencontres. Les femmes d'abord avec Titine, qui lui offre la croyance en Sainte Thérèse, avec Simone, dite Momonne, sa grande copine soularde des jours pas faciles, avec Marguerite Monnot, rencontrée grâce à Louis Leplée, qui l'accompagnera et lui composera nombre de musique, et Marlène Dietrich (qui sera son amie jusqu'à la mort).
Les hommes surtout. Olivier Dahan a mis l'accent, dans son film, sur ceux qui ont compté dans la vie de la môme Piaf. Son père d'abord, qui découvrit en même temps qu'elle, son incroyable voix, Louis Leplée, qui lui permit de se faire un nom "La Môme Piaf", Raymond Asso qui, à force de travail, l'obligea à articuler, à donner le meilleur d'elle-même, à vivre ses chansons, Cocteau, qui lui offrit une pièce de théâtre, Contet ( qui devint son pygmalion), Marcel Cerdan (qui fut son grand amour), Jacques (qui fut son mari et qui chantait aussi), et Théo (son dernier mari).

Oui, Piaf a eu des hommes dans sa vie, et beaucoup plus ... il y eut d'abord P'tit Louis avec qui elle eut une fille, Marcelle, décédé à 2 ans, d'une ménigite foudroyante, dont on découvre l'existence, seulement à la fin du film, quand Piaf s'éteint ; Louis Leplée, Raymond Asso (qui l'aimait et qui la suivit jusqu'au bout), Paul Meurisse (Cocteau leur écrit une pièce Le bel Indifférent, et George Lacombe les fit tourner dans Montmartre sur scène, Henri Contet (son pygmalion et compositeur), Montant (avec qui elle eut une histoire, et qu'elle aida à devenir ce que nous savons), Marcel Cerdan, Aznavour (son homme a tout faire, qu'elle aida à monter sur scène, mais dont elle ne prit pas la carrière en main), Eddie Constantine, Jacques Pills, Georges Moustaki, Charles Dumont, et Théo Lamboukas (son dernier mari et amour).

Mais est-ce ce qui est important dans la vie de Piaf, ses amis, ses amours, ses amants. Je pense que oui. Car hormis quelques inconditionnels dans son entourage, les gens ne faisaient souvent que passer dans sa vie. Son caractère tyrannique, cette sorte de suffisance et de mépris la rendait quasi invivable. Partie de rien, elle est arrivée très haut. Quand le film s'est fini, j'ai pensé deux choses. La première, c'est que cette femme aurait eu une vie plus douce et plus belle, si elle avait un peu mieux respecté les autres, si elle s'était montrée plus aimable, plus aimante. J'ai pensé qu'elle aurait pu tout avoir, y compris le bonheur. Mais non, elle sortait du peuple, et on la prenait comme elle était, ou c'était la porte. A la fois vulgaire, grossière, sans gène sous couvert qu'elle était Piaf ou bien parce que Saint Thérèse la protégeait, elle s'est tout permis, surtout le droit d'être odieuse. Pas question de s'abaisser, de se remettre en question.
La deuxième chose que j'ai pensé, c'est que Marion Cotillard n'a pas eu là un rôle facile, et que cela a dû être dur de jouer une telle femme, qu'elle mérite les prix qu'elle a reçu. Elle a su investir ce rôle.

Maintenant, si je ne peux nier que c'est un très bon film, je ne l'ai pas aimé, humainement parlant, car je n'ai pas aimé cette femme, qui traitait son entourage comme de la merde, parce qu'il n'y a pas d'autres mots. Je pense qu'il n'y a sans doute que deux personnes avec qui elle a dû être différente, c'est Cerdan et Théo, parce qu'elle les a aimé d'amour.

C'est triste une vie comme la sienne. Mais Piaf n'était pas à plaindre, car finalement, elle montre que sa vie n'est que le reflet de sa personnalité, brutale.

Sa vie fût aussi à l'image de son corps fragile, qu'elle poussa à son maximum, qu'elle nia. Suite à un accident de voiture, elle devint dépendante à la morphine, à cela, il faut rajouter un alcoolisme notoire. Quand après une énième cure de désintoxication, elle arrête définitivement de boire, il est trop tard, on est en 1956, elle décèdera 7 ans plus tard, usée par ses excès en tout genre, usée par cette volonté à se croire plus forte que son corps fragile, usée par elle-même.

On ne sait pas toujours pourquoi, mais il nous reste des films que l'on voit, une scène en particulier, quelque chose qui nous touche plus que le reste. Pour ma part, ce fut le moment où Piaf se rend chez une médium, la cinquième visite de la semaine. Cette femme lui explique qu'elle ne peut pas lui en dire plus que ce qu'elle lui a déjà dit, elle demande alors, pourquoi elle veut entendre encore les mêmes choses, et Piaf de répondre Parce que j'ai besoin de me souvenir pourquoi je dois continuer à vivre. Cette phrase, la façon dont Cotillard l'a dite, la façon dont elle l'a jouée ... un cri du coeur, une vérité absolue ... parce qu'à un moment dans sa vie, quand c'est dur, trop dur, on a besoin de puiser au fond de nous les raisons qui nous poussent à continuer à vivre, à trouver le goût de continuer.

Olivier Dahan nous laisse entendre, que malgré cette chanson "Non je ne regrette rien", dont elle disait que c'était elle, ces mots, Piaf a quand même eu des regrets sur la fin, le regret de ses nombreux excès, le regret de cette petite Marcelle, morte trop tôt, trop vite, le regret de Marcel, mort trop tôt lui aussi.

Alors, Piaf comme un tyran génial, une femme invivable mais fascinante ? Avec le recul, j'ai repensé à la sortie du film, et je me suis faite la réflexion, ceux qui l'ont connu n'ont pas décrié le film de Dahan, personne n'a crié au scandale devant ce que Dahan a montré de Piaf ... sans doute parce qu'il a montré Edith Gassion telle qu'elle était, quelqu'un qui a bouffé la vie par les deux bouts, peu importe les dommages, peu importe les souffrances ... il fallait vivre, et ce à tout prix, à n'importe quel prix.

Je sais, en ayant discuté autour de moi, que certains ont été déçus de découvrir qu'elle était ainsi. Pour moi, cela n'enlève rien à son talent, j'aime ses chansons, mais je n'aurais pas aimé la rencontrer, je crois que je l'aurais détestée, en fait.





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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 00:12


... Il suffit de s'allonger dans l'herbe ...
De regarder le ciel à travers les branches ...
Et de laisser son esprit s'envoler, dit le vieil homme.

Parc Pasteur.
Orléans.
8 mai 08.
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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 00:18

Oê Kenzaburô :
Cet érivain japonais est né en janvier 1935 sur l'île de Shikoku où il passa sa jeunesse. Sa mère, en lui offrant Les Aventures de Huckleberry Finn de Twain, a provoqué, d'une certaine manière, l'intérêt du jeune garçon pour les cultures étrangères. Aussi, à 18 ans, il partit étudier la langue française à l'université, dont il sortira diplômé dans cette matière.
Il commence à écrire en 1957, influencé par la littérature française (Sartre, Camus et Céline) et américaine, alors qu'il est encore étudiant, et publie Shisha no ogori (L'Extravagance des morts). L'année suivante, il obtient le Prix littéraire le plus réputé du Japon, le Prix Akatagawa pour son roman Shiiku (Gibiers d'élevage).

En 1963, quand son fils naît autiste, cela va créer chez lui un autre sujet d'exploration littéraire. Dès 1964, le jeune garçon deviendra une figure réccurrente dans l'oeuvre de Oê Kenzaburô.
Cet homme qui sera le porte drapeau de la "Nouvelle Littérature" au Japon, sera profondément marqué par les dégats causés par le nationalisme, et se fera défenseur de la démocratie.

Le Centre de Recherche de la Jeunesse en déroute :

La nouvelle :

Le narrateur travaille parallèlement à ses études, pour un centre de recherche dirigé par un américain, Mister Gorson. Ce jeune socio-psychologue est venu au Japon pour mener une enquête concernant la jeunesse qui s'est engagé politiquement ou idéologiquement et qui a été profondément déçue. Malgré l'annonce passé, si les étudiants en dépression se rendent au Centre de recherche, le nombre de "candidats" pour mener à bien l'étude n'est pas suffisante. Le narrateur décide donc de bouster celle-ci en faisant intervenir des étudiants qui "inventent" leur histoire d'engagement et de dépression.

Ce que j'en ai pensé :

La jeunesse japonaise a connu un véritable choc avec le largage intempestif des deux bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. La défaite de la guerre du Pacifique, l'occupation américaine, la remise en cause de leurs idéologies, tant de choses qui ont rendu la jeunesse japonaise morose et désabusée.
Le narrateur, qui ne semble pas avoir été mêlé dans ces engagements politiques et idéologiques, a trouvé ce "job"pour payer un bout de ses propres études. Le sujet ne le passionne guère, c'est un boulot comme un autre, qu'il accomplit sans entrain. Une autre étudiante travaille avec lui et Mister Gorson. Les trois "collègues" ont tout intérêt à ce que l'étude soit menée à bien. Mister Gorson pour pouvoir continuer à avoir un post à l'université aux USA, les deux étudiants pour des raisons financières. Donc, quand le"dirigeant" se voit menacer de perdre son poste, le narrateur et l'étudiante ne voient aucun mal à trouver des "sujets" répondant aux critères de l'études, même s'ils ne font que mentir. Ils ont tout à fait conscience que l'enquête sera faussée et fera tourner en bourrique les américains, mais là, n'est pas leur problème.
Leur petite entreprise se déroule sans accros, jusqu'au jour où un étudiant devient la figure de proue de cette enquête. Il est, comme le dira plus tard Mister Gorson, au moment de repartir du Japon, le "sujet" parfait, pour cette étude. Pourtant ce dernier se voit devenir une "célébrité", faisant la une des journaux. Cet étudiant menteur ne le voit pas de cet oeil, il ne sait comment enrayer la machine. Mais Mister Gorson ne l'entend pas ainsi, même s'il sait que l'étudiant a menti.
Quand Gorson repart loin de ce qu'il a créé, ni lui ni le narrateur n'ont retrouvé cet étudiant pour rétablir la vérité. Nous ignorons s'il est vivant, ou s'il s'est suicidé de honte.

Nous n'avons pas toujours la conscience de nos actes sur le moyen terme. Nous avons tendance à vivre les choses dans l'instant, sur le moment, sans réellement être capable d'envisager la conséquence des actes produits. C'est l'inconscience de la jeunesse. Avec l'âge, nous réfléchissons un peu plus, nous apprenons que la vie est régie par un code : action - réaction -conséquence.

Une nouvelle assez courte, qui cependant, est difficile d'accès pour nous, occidentaux, en raison d'une différence culturelle et philosophique japonaise. Je ne peux donc m'"embarquer" dans des théorie, n'ayant qu'une connaissance relative de la guerre du Pacifique, et de la culture japonaise, que je découvre seulement depuis une année. Par contre, je pense que nous pouvons tous dire, que la fiction ou l'inventivité est toujours plus parfaite que la réalité, l'étudiant parfait qui illustre l'étude de Mister Gorson est une invention.

Citat00ions :

    - Je venais à peine d'avoir vingt ans, et je cherchais à nouer des relations humaines avec pratiquement toutes les créatures du monde réel. Pour les jeunes gens, les relations sexuelles, qu'elles soient normales ou perverses, provoquent une immersion aveugle dans l'existence de cet Autre perçu comme un chaos mystérieux ; en lui donnant un sens, elles recréent ainsi un ordre et constituent un acte qui transforme l'Autre en quelque chose d'aussi intime qu'une partie de son propre corps. Si ces conversations destinées à vincre l'ennui s'étaient prolongées jour après jour, sur une longue période, j'aurai peut-être, sur un coup de tête, eu une relation homosexuelle avec Mister Gorson, ou alors, toujours sur un coup de tête, je me serais querellé avec lui et aurais claqué la porte du GIO.


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