4 juillet 2008
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Le livre :
Une maternité SS. Une jeune aryenne met au monde un enfant bègue. Un médecin nazi tue ce dernier d'une injection dans la fontanelle. Pourquoi ? Son imperfection. La jeune femme est prévenue, d'ici à un mois, elle sera de nouveau accouplée à un soldat SS, pour la cause, la création de la race supérieure.
Des années plus tard. Dans le pays Cathare, des chasseurs trouvent le corps d'une femme pendue et brûlée. Seul un tatouage nazi, au creux de ses reins, à échapper aux flammes.
Encore des années plus tard. 2005. Vidkun Venner veut écrire un livre sur les Lebensborn. Il contacte le grand éditeur FLK, et s'octroie les services d'une jeune journaliste, Anaïs. Vidkun expose à la jeune femme ce qu'il désire, l'énigme qu'il doit résoudre afin de faire connaître la vérité au monde entier. Mais très vite, leur route est jalonnée de découvertes macabres, de rencontres à faire froid dans le dos.
Ce que j'en ai pensé :
Un très bon thriller. Je connaissais cet auteur pour son livre Un été en Amérique. Le blog de Nicolas d'Estienne d'Orves.
Au fil de ma lecture, ce roman policier sur fond de secrets nazis m'a renvoyé à deux autres livres. Non pas sur le sujet, mais plutôt sur le style.
Tout d'abord au Da Vinci Code de Dan Brown. Ce livre est particulièrement documenté. Il nous offre un autre point de vue sur le sujet brûlant des expériences médicales nazis. Tout le monde sait que les nazis avaient pour rêve, une race pure d'Hommes blonds aux yeux bleus et au sang pur. A partir de là, nous pouvons imaginer de quelle manière les SS auraient mis en place cette création, au-delà de l'épuration de la race par les meurtres d'innocents (juifs, tziganes, homo, etc.). Nul n'ignore non plus que les médecins nazis pratiquaient des expériences médicales de tout ordre.
Ce livre nous fait cotoyer des hommes tristement célèbres pour leurs crimes contre l'humanité ... Himler, Hess, Otto Rahn ...
La réalité, la légende, l'imagination se superposant, et cela donne lieu à un livre envoûtant où les lebensborns sont au coeur de l'énigme.
Le deuxième livre auquel il m'a fait penser, c'est Marie Madeleine, le livre de l'élue. En effet, NeO introduit un livre dans son livre ... comme le fait K. McGowan ... en plus des recherches effectuées pour justement écrire un livre sur le sujet, on finit par lire un livre dans le livre. Pour les Orphelins du Mal, il s'agit de découvrir dans la dernière partie du livre, le manuscrit de Marjolaine Papillon, qui ne serait autre que Leni Rahn, première créature du Lebensborn. Ce manuscrit, qui n'a jamais été publié, est en fait réparti dans les différents romans qu'elle a publié au fil du temps. Dans chacun d'eux se trouvent un bout du manuscrit de la "révélation".
Je dirais cependant que NeO a fait mieux que Dan Brown et McGowan. On se souvient que le premier a subi la foudre populaire et intellectuelle en proposant un livre présentant Jésus, un homme comme les autres ... (le monde en est venu à oublier que nous avions à faire à un thriller policier et non à un essai théologique) ... la seconde, malheureusement, n'a fourni qu'un livre tiède, et décevant au final.
Au delà d'un thriller passionnant, c'est un véritable parcours initiatique pour les deux personnages principaux, Vidkun et Anaïs. L'un comme l'autre se découvre une identité au fil de leurs recherches ; mieux, ils se découvrent tout court, à travers les secrets de leur histoire familiale ; la grande histoire rejoignant leur histoire personnelle.
Même si nombre de personnages ont un rôle essentiel dans ce thriller, seul Vidkun et Anaïs sont passionnants. Lui, parce qu'il incarne le mystère à l'état pur, je lui ai même trouvé un côté sensuel et animal très attirant. Elle, parce qu'elle se cherche, parce qu'elle navigue en haut trouble, parce qu'elle ne parvient à se décharger de son fardeau familial, parce qu'elle a des casseroles dont elle doit se débarasser.
J'ai regretté qu'au final, NeO n'est pas poussé son roman plus loin. Il se sera contenté de nous dépeindre une attirance entre ces deux protagonistes, dotés d'un capital sensualité, d'une attirance réciproque, sans jamais la finaliser. Vidkun retournant à sa solitude, et affublé d'un héritage dont, à sa place, nous nous passerions tous, et Anaïs retournant dans les bras du gentil Clément. Mais il en va du choix de l'auteur. A chacun sa vie. Les héros sont retournés à leur vie d'avant l'enquête, comme deux droites qui se seraient croisées à un moment donné, pour un laps de temps bien défini. Ils se sont simplement enrichis de la connaissance de leur histoire familiale.
Une maternité SS. Une jeune aryenne met au monde un enfant bègue. Un médecin nazi tue ce dernier d'une injection dans la fontanelle. Pourquoi ? Son imperfection. La jeune femme est prévenue, d'ici à un mois, elle sera de nouveau accouplée à un soldat SS, pour la cause, la création de la race supérieure.
Des années plus tard. Dans le pays Cathare, des chasseurs trouvent le corps d'une femme pendue et brûlée. Seul un tatouage nazi, au creux de ses reins, à échapper aux flammes.
Encore des années plus tard. 2005. Vidkun Venner veut écrire un livre sur les Lebensborn. Il contacte le grand éditeur FLK, et s'octroie les services d'une jeune journaliste, Anaïs. Vidkun expose à la jeune femme ce qu'il désire, l'énigme qu'il doit résoudre afin de faire connaître la vérité au monde entier. Mais très vite, leur route est jalonnée de découvertes macabres, de rencontres à faire froid dans le dos.
Ce que j'en ai pensé :
Un très bon thriller. Je connaissais cet auteur pour son livre Un été en Amérique. Le blog de Nicolas d'Estienne d'Orves.
Au fil de ma lecture, ce roman policier sur fond de secrets nazis m'a renvoyé à deux autres livres. Non pas sur le sujet, mais plutôt sur le style.
Tout d'abord au Da Vinci Code de Dan Brown. Ce livre est particulièrement documenté. Il nous offre un autre point de vue sur le sujet brûlant des expériences médicales nazis. Tout le monde sait que les nazis avaient pour rêve, une race pure d'Hommes blonds aux yeux bleus et au sang pur. A partir de là, nous pouvons imaginer de quelle manière les SS auraient mis en place cette création, au-delà de l'épuration de la race par les meurtres d'innocents (juifs, tziganes, homo, etc.). Nul n'ignore non plus que les médecins nazis pratiquaient des expériences médicales de tout ordre.
Ce livre nous fait cotoyer des hommes tristement célèbres pour leurs crimes contre l'humanité ... Himler, Hess, Otto Rahn ...
La réalité, la légende, l'imagination se superposant, et cela donne lieu à un livre envoûtant où les lebensborns sont au coeur de l'énigme.
Le deuxième livre auquel il m'a fait penser, c'est Marie Madeleine, le livre de l'élue. En effet, NeO introduit un livre dans son livre ... comme le fait K. McGowan ... en plus des recherches effectuées pour justement écrire un livre sur le sujet, on finit par lire un livre dans le livre. Pour les Orphelins du Mal, il s'agit de découvrir dans la dernière partie du livre, le manuscrit de Marjolaine Papillon, qui ne serait autre que Leni Rahn, première créature du Lebensborn. Ce manuscrit, qui n'a jamais été publié, est en fait réparti dans les différents romans qu'elle a publié au fil du temps. Dans chacun d'eux se trouvent un bout du manuscrit de la "révélation".
Je dirais cependant que NeO a fait mieux que Dan Brown et McGowan. On se souvient que le premier a subi la foudre populaire et intellectuelle en proposant un livre présentant Jésus, un homme comme les autres ... (le monde en est venu à oublier que nous avions à faire à un thriller policier et non à un essai théologique) ... la seconde, malheureusement, n'a fourni qu'un livre tiède, et décevant au final.
Au delà d'un thriller passionnant, c'est un véritable parcours initiatique pour les deux personnages principaux, Vidkun et Anaïs. L'un comme l'autre se découvre une identité au fil de leurs recherches ; mieux, ils se découvrent tout court, à travers les secrets de leur histoire familiale ; la grande histoire rejoignant leur histoire personnelle.
Même si nombre de personnages ont un rôle essentiel dans ce thriller, seul Vidkun et Anaïs sont passionnants. Lui, parce qu'il incarne le mystère à l'état pur, je lui ai même trouvé un côté sensuel et animal très attirant. Elle, parce qu'elle se cherche, parce qu'elle navigue en haut trouble, parce qu'elle ne parvient à se décharger de son fardeau familial, parce qu'elle a des casseroles dont elle doit se débarasser.
J'ai regretté qu'au final, NeO n'est pas poussé son roman plus loin. Il se sera contenté de nous dépeindre une attirance entre ces deux protagonistes, dotés d'un capital sensualité, d'une attirance réciproque, sans jamais la finaliser. Vidkun retournant à sa solitude, et affublé d'un héritage dont, à sa place, nous nous passerions tous, et Anaïs retournant dans les bras du gentil Clément. Mais il en va du choix de l'auteur. A chacun sa vie. Les héros sont retournés à leur vie d'avant l'enquête, comme deux droites qui se seraient croisées à un moment donné, pour un laps de temps bien défini. Ils se sont simplement enrichis de la connaissance de leur histoire familiale.
Et là, de me demander : cette découverte, leur était-elle finalement profitable, leur était-elle nécessaire ? Et de pousser plus loin, en me disant qu'après tout, s'ils retournent tous deux à leur vie d'avant, c'est sans doute que malgré ces secrets, ils avaient réussi à devenir ce qu'ils étaient. Alors, pourrait-on vraiment se construire seul, sans sa famille, sans avoir la connaissance de son passé, de son histoire familiale ?
Pour l'histoire, impossible de raconter ce thriller. Il faut juste savoir qu'il se déroule sur trois époques parfaitement enchevêtrées les unes dans les autres. Pas d'incohérences. Juste des laissers-pour-compte ... comme dans la vie.
Je mettrais juste un bémol pour la fin ... malgré les révélations surprenantes ... j'aurais aimé être surprise encore un peu plus ... avec une note d'espoir, notamment pour Vidkun.
Les Lebensborn étaient des maternités où se trouvaient des jeunes femmes répondant aux caractéristiques des aryens. Elles étaient accouplées avec des soldats de la SS, répondant à ces mêmes critères aryens. Ces jeunes femmes étaient des machines à bébé. Quand un enfant naissait malformé, avec un défaut, il était systématiquement éliminé. La jeune femme était de nouveau fécondée par un soldat SS dès que sa santé le permettait.
Citations :
- "Bien entendu, me dis-je (Leni) avec une fatalité nauséeuse, les prisonniers sont abandonnés à leur sort!"
Brusquement, cette idée me sembla insoutenable : on ne pouvait pas faire ça, laisser les bagnars livrés à eux-mêmes ! Même le plus humain des tyrans n'aurait pas toléré une telle lâcheté !
- "Encore un qui a tout gardé, tout renfermé", me dis-je (Anaïs) presque malgré moi, songeant à Vidkun, à Chauvier, à Rahn ; à Linh ... Tout le monde est-il donc condamné à sa part de mystère ? Plus ou moins avouable, plus ou moins atroce.
- Mon père n'est ni un assassin ni un héros ; juste un homme, désespérément humain, capable du pire comme du meilleur. Un homme seul, qui vit depuis toujours avec des cadavres. Telle est sa vie, mais ce ne sera jamais la mienne.