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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 04:33
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Le livre :

Un homme, marié depuis plus de vingt ans à Ikuko, décide au moment du nouvel an d'évoquer la vie intime de son couple dans son journal. Parallèlement, sa femme choisit, elle aussi, de tenir son propre journal. Lui, ne sait comment satisfaire les besoins sexuels de sa femme. Toshiko, leur fille, reçoit régulièrement la visite de M. Kimura. Le mari ne tarde pas à comprendre que ce dernier est plus attiré par la mère que par la fille. Sa jalousie attisée, il en vient à faire boire sa femme, pour pouvoir satisfaire les fantasmes qu'elle lui refuse, les visites de Kimura attisant sa jalousie et ses envies.

Ce que j'en ai pensé :

Il est intéressant de découvrir que cet homme qui tient son journal depuis des années, commencé avant son mariage, s'abstenait d'y coucher ses sentiments sur la vie intime de son couple. "intéressant" car, pour moi, le propre du journal intime est justement de pourvoir tout y dire, y compris l'indicible. Pourquoi soudainement, cet homme, avec la nouvelle année décide de parler de son intimité ? Parce qu'il nous arrive de faire des choses auxquelles nous nous refusions avant, sans que nous sachions en dire le pourquoi. Sa femme, elle, se décide à écrire son journal, justement au moment où son mari choisit de parler de leur vie intime. Bien que l'un comme l'autre se défende de lire le journal de l'autre, il est évident qu'ils le font (stratégie pour vérifier que l'autre à bien lu).

Pourquoi vouloir que l'autre lise son journal ? Parce que la communication oral n'est toujours possible. L'écrit permet de dire les choses que l'oralité va rendre difficile car elle suppose un affrontement que l'écrit diffère. L'écrit permet aussi d'oser aller plus loin car celui qui dit n'est pas parasité par l'autre, puisqu'il n'est pas confronté à celui-ci.

Lui aime sa femme. Son seul désir est de parvenir à la satisfaire. Il la sait engluer dans son éducation d'avant guerre. Il regrette les barrières qu'elle met entre eux, malgré les désirs sexuels qui l'anime. Il souffre de la passivité de sa femme alors que cette dernière ne peut s'empêcher de le provoquer. Ce qui lui demeure incompréhensible.

Très vite il comprend que sa femme attire Kimura, et que l'inverse est probablement vrai. Il est persuadé que jamais Ikuko ne le tromperait, parce qu'elle est si "vieux Japon" que cela serait contre son éducation, et ce qu'il connaît d'elle. C'est là qu'il se trompe. Souvent, un homme comme une femme qui a des bloquages, peut se révéler avec un / une autre.

En voyant l'attrait de Kimura pour sa femme, et la flatterie que cela entraine pour elle, il sent poindre en lui la jalousie, et ce sentiment le pousse à prendre ce qu'il veut. Il ose, en faisant boire sa femme, agir pour accéder à ce qu'elle lui refuse. Comme nous le prouve le journal d'Ikuko, celle-ci n'est nullement "innocente" de ces jeux.

Le mari sent que sa "virilité" décline, et prend  des hormones en surdoses. Cela lui sera fatal. Il consigne dans son journal son état de santé pour alerter sa femme, mais celle-ci ne veut pas entendre qu'il se tue à petit feu pour pouvoir la satisfaire.

Ikuko est une femme extrêmement paradoxale. Elle rejette son mari et pourtant ne peut s'empêcher d'avoir des relations sexuelles avec lui. Si elle lui refuse certaines choses, c'est parce qu'elle ne l'aime pas. Elle pense qu'accomplir son devoir d'épouse ne demande pas d'amour, elle croit aussi qu'il faut aimer pour avoir du plaisir, et pourtant plus tard, elle se rend compte que la jouissance vient aussi avec un homme pour qui l'on n'a pas de sentiments, le désir, l'érotisme, la sensualité, les gestes, le partage sont autant de choses qui mènent au plaisir. L'amour seul de l'autre ne conduit pas au plaisir, une idée préconcue à bannir absolument.
Ikuko est une femme des apparences, pourtant très vite Kimura devient son amant. Elle n'a pas la pudeur que son mari lui croit. Sa propre fille permet sa relation adultère, c'est même elle l'organisatrice. Ikuko donne à Kimura ce qu'elle a toujours refusé à son mari.
Bine qu'Ikuko ait de l'aversion pour son mari (elle parle de dégoût, d'envies de vomir, de nausée) lorsqu'il ose aller plus loin, qu'elle feind le sommeil de l'ivresse, elle trouve cela très excitant.Elle le provoque dans ses attitudes, se montre volontairement érotique pour satisfaire ses propres besoins sexuels. Dans sa relation adultère avec Kimura, elle s'est sentie femme, du coup elle reproduit les gestes d'amour avec son mari pour s'aquitter en quelques sortes d'un sentiment de culpabilité. Elle s'étonne même de pouvoir jouir de son mari après tout ces années. Ce qui me gène chez cette femme, c'est qu'elle ne se remet pas en question, elle n'a aucun regret de son comportement, peut-etre n'a-t-elle même pas conscience d'être la cause de la perte de son mari. Elle se montre finalement très égoïste, presque sans coeur. Son mari avait raison, le besoin sexuel qui anime ikuko est si grand qu'elle ne sait voir autre chose.
Que dire de son comportement vis-à-vis de sa fille. Elle croit que Toshiko déteste son père. Elle se dédouane de toutes responsabilités.

Toshiko a un comportement étrange vis-à-vis de ses parents. Je l'ai trouvé particulièrement perverse. Il est évident qu'elle n'aprouve pas leur manière de vivre, d'où sa volonté d'aller vivre ailleurs. Mais comme souvent, ceux qui jugent ne sont pas ceux qui donnent le meilleur exemple, preuve en est. Toshiko pense que son père "emprisonne" sa mère, et que celle-ci accepte par fatalité, parce que c'est ainsi. Elle agit en conséquence. Elle n'est pas la complice des amants, elle est celle qui leur permet de s'accomplir. Non contente d'avoir permis que sa mère trouve un amant, elle profite de l'état de santé agravé de son père, pour lui affliger le coup fatal. Elle conspire, envoyant sa mère rejoindre Kimura, profitant de l'absence de l'infirmière pour se retrouver seule avec son père. Toshiko va chercher le journal de sa mère et lui lit. Elle lui lit les mots très durs de sa mère, sur le dégoût qu'elle a de lui et le bonheur procuré son amant.
Ikuko a comme une intuition, et se décide à ouvrir les yeux sur le véritable rôle de Toshiko dans la mort de son père et dans sa relation  à Kimura. Tout est pris avec beaucoup de fatalisme, sans haine, sans colère. Juste un constat.
Toshiko ira jusqu'à épouser Kimura pour que les apparences soient sauves, qu'Ikuko continue à vivre sa belle histoire avec ce dernier. Quel est la raison de ce comportement, de ce sacrifice ? Parce que c'est bien ce que fait Toshiko, elle se sacrifie en tant que femme pour le bonheur de sa mère ...

On dit souvent que le dégoût de ce que l'on a vu, nous amène à produire un comportement opposé. Les relations intimes de ses parents, de sa mère, l'ont-ils conduit à ne pas vouloir en avoir elle-même, à choisir une vie dénuée de relations charnelles, d'hommes ?

Un livre sur les relations humaines sur la sexualité au sein de la famille.

Citations :

    -[...] L'ébranlement provoqué en moi par l'attaque surprise de Toshiko mit très longtemps à s'atténuer. J'avais eu l'impression qu'un trou se creusait au niveau de mon estomac quand elle avait vendu la mèche - "A Ôsaka" -, et cette impression tardait à se dissiper. Non que je n'aie rien imaginé de tel. Mais pour être tout à fait franc, j'avais eu un choc en l'entendant me balancer tout d'un coup ce à quoi, bien que l'ayant imaginé, je m'étais efforcé de ne pas penser. Je dois reconnaître avoir ignoré que l'endroit se trouvait à Ôsaka. Quel genre de maison était-ce ? Une auberge convenable ? Une maison de rendez-vous ? Ou encore un endroit bien moins fréquentable, style "enseigne de source thermale"? [...]J'essayai de ne pas y penser mais devant mes yeux surgissaient malgré moi des images de cette maison, de l'ambiance qui régnait dans les chambres, je les voyais couchés tous les deux.

    - En la découvrant plus entreprenante encore que je ne le prévoyais, je ne pus m'empêcher d'être surpris. J'en étais réduit à une totale passivité. Son attitude au lit, sa façon de me traiter, de me mener, il n'y avait rien à redire. La manière dont elle m'aguichait, dont elle me conduisait à l'ivresse, la gradation des techniques pour me hisser progressivement vers l'extase, tout prouvait qu'elle se donnait complètement à ce qu'elle faisait.

    - Je me suis transformé en un animal qui ne vit que la nuit, un animal dont l'étreinte est la seule capacité.

    -
(journal de Ikuko) Certes, je déteste cet homme du fond du coeur, mais, à le voir si plein de passion pour moi, je trouve un certain intérêt à lui donner du plaisir au point de lui faire perdre la tête. Autrement dit, je suis ainsi faite que je suis capable de dissocier totalement amour et sexualité, si bien que tout en éprouvant d'un côté de l'aversion pour mon mari - cet homme écoeurant à m'en donner la nausée -, je ne peux m'empêcher, en l'emmenant dans le monde de la volupté, de m'y perdre moi aussi. Au début, je suis toute de sang-froid, concentrant mon attention à me demander comment accroître encore son engagement, l'observant non sans méchanceté haleter au bord de la folie, éblouie par ma propre virtuosité, mais peu à peu, je me retrouve moi-même haletante, pour finir en plein égarement. Aujourd'hui encore, j'ai réitéré avec mon mari comme partenaire chacun des petits jeux auxquels je m'étais livrée avec Kimura pendant la journée, et je m'amusai à évaluer les différences entre les deux.


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commentaires

S
Le bon vieux thème du journal revisité (un journal masculin en plus, on est plus habitués à celui de nos consoeurs.... Je note !Bises ma Cat et bon début de semaine
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C
ici, le journal a vocation de dire à l'autre. Il est lu par le mari (celui de la femme) et par la femme (celui du mari) ... quand à un moment l'intimité ne peut plus souffrir de ce qu'elle est et que la communication tente d'être établi. Cet homme a fait des efforts, il a eu une vraie volonté de satisfaire sa femme et celle-ci la copieusement ignorée ...bisous bisous
:
Suis un peu restée engluée dans les 2 premiers coms, larguée... Ebahie... Ca va, toi???Je vais commenter de façon très triviale: c'est compliqué, l'amour, et si le sexe s'en mêle, bonjour les prises de tête... Décidément, je ne comprendrai jamais les Japonais, ni livres, ni films, je suis opaquement fermée! BIZ toi et si on te prend la tête, tu sais où me trouver lol! Bon dimanche!
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C
je vais te mailler ma belle ;) ne t'inquiète pas tout va bien :D :0010:pourtant tu sais, je trouve leur littérature beaucoup plus saine et apaisée que la notre, ils disent les choses comme elles sont ... bisous bisous
A
M. jeanyves, un conseil : arrêtez ce cirque et ces invectives par blogs et forums interposés, et fichez la paix à mon amie, sinon je balance la saisie d'écran de vos "attaques" y compris les mails de menace à son égard à la direction d'OB, avec un double au comité de régulation des comportements sur Internet, et un autre au juge de la criconscription d'où dépend votre adresse IP et opérateur ? Ok. Dernier avertissement "cordial", faites passer le message à celles et ceux qui l'agressent je ne le répéterais pas....
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J
un petit conseil..super ce n'etait pas moi..alors lache moi sinon je moi je te rencontrerai en tte amité bien sur..
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C
et bien fous moi la paix toi ... et ensuite on en reparle ...des menaces comme toujours ... vous êtes des spécialistes chez vous ... faudrait commencer par foutre la paix aux gens ... si tu ne veux pas avoir de retour de batons ...allez casse toi de mon air
M
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C
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