11 janvier 2009
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Le film :
Nous sommes dans la petite ville de Delf, au XVII°sc. Johannes Vermeer habite avec femme et enfants chez sa belle-mère. La famille vit grâce aux tableaux que fait le peintre sur commande pour un mécène hollandais. Sa femme a bien du mal à comprendre l'art de son mari. Depuis qu'un jour de fureur, elle a tailladé une des toiles de Vermer, elle ne pénètre plus dans l'atelier de celui-ci.
Enceinte à nouveau, elle doit engager une nouvelle bonne. Ainsi, arrive dans leur vie, la jolie Griet. Très vite, une des filles de Vermeer prend en grippe Griet et veille à attirer sur celle-ci les foudres de sa mère.
Le peintre se rend vite compte que la bonne s'intéresse à sa peinture, mais en plus, la comprend. Il l'initie à l'art de fabriquer les couleurs, et finit par lui demander de poser pour lui. Naîtra La Jeune Fille à la perle, tableau qui rejoindra la collection privée du mécène de Vermeer, et vaudra à Griet son renvoi.
Ce que j'en ai pensé :
Un Colin Firth (vous savez, monsieur Bridget Jones) campant un Vermeer taciturne, silencieux, tourné vers son art, assez peu présent finalement dans le film, où Scarlett Johansson a le rôle phare.
Vermeer ne semble vivre que pour son art. Il a son atelier, fait de brèves apparitions. Il se soumet à sa femme, à sa belle-mère, qui, se charge de lui trouver des commandes de tableaux pour les faire vivre. Le peintre apparaît comme un homme effacé.
Lorsque Griet entre dans la maison, il ne se rend compte de sa présence, que lorsque cette dernière lave les vitres de l'atelier, donnant ainsi une lumière différente à la pièce. C'est aussi à cause de la lumière captée par son visage que le peintre va s'intéresser à elle. D'abord, il lui expliquera les couleurs, certaines techniques de peinture, il lui montrera les perspectives, il lui apprendra à créer les couleurs, et finira par lui demander de poser pour elle, à la demande de son mécène pour un tableau qui rejoindra la collection privée de ce dernier.
Griet a un amoureux, Pieter, le fils d'un boucher de Delf. Dans le peuple, tout le monde désapprouve que la jeune femme puisse poser pour le maitre, car la dernière jeune femme qui posa pour lui, se trouva engrosser par le mécène.
Griet ne se laisse pas faire. Elle est secrètement amoureuse de Johannes Vermeer, celui-ci a aussi des inclinaisons envers la jeune femme, mais rien n'arrive entre eux, que des gestes et cette peinture. Cette peinture qui selon la jeune femme, est le reflet de son âme vu par Vermeer.
La femme de Vermeer est profondément jalouse, et sa fille, Cornélia, sent que son père et Griet ont des sentiments. Elle fait tout pour que la bonne soit chassée, en vain. Car la belle-mère a besoin que le tableau soit terminé pour renflouer les finances de la famille. Elle sera complice du peintre et de la jeune servante, derrière le dos de sa fille. Mais Cornélia veille et dénonce sa grand-mère lorsqu'elle découvre que celle-ci a prêté à Griet les boucles en perle de sa mère pour la peinture.
La femme de Vermeer entre dans une forte colère, exige de voir le tableau et comprend que son mari a trouvé dans Griet quelque chose qu'elle ne possède pas. Elle tente de détruire la peinture, mais doit se contenter de renvoyer la jeune femme. Celle-ci partira sans que Vermeer ou sa belle-mère n'aient un geste envers elle. Ce n'est que plus tard, que la cuisinière des Vermeer viendra lui porter les boucles en perle.
Que penser de ce film ? Historiquement, il participe à une légende autour d'un tableau de Vermeer, légende ayant fait l'objet d'un livre de Tracy Chevalier.
Ce qui est réellement intéressant dans ce film, c'est la relation entre le peintre et la jeune Griet autour de l'art. Si la jeune femme se dévoue à son maitre, lui se montre exigeant et sans compassion. Elle doit l'assister dans son travail, sans que ce dernier n'accepte qu'elle puisse avoir autre chose à faire, et que cet autre chose soit ce pourquoi elle a été engagée. Peu importe à Vermeer, à elle de se débrouiller. Une nouvelle fois, nous nous retrouvons dans la même stéréotype de l'artiste à qui l'on doit tout sacrifier et qui, une fois obtenue ce qu'il désirait, se contrefiche de qui l'a aidé.
C'est un film sans prétention, qui n'existe finalement qu'autour du tableau. On enlève le tableau, le film n'est plus.
Par contre, cela m'a donné envie de lire le livre dont est tiré le film, afin de voir si le livre est plus profond.