28 mars 2009
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Le film :
Dans le sud de l'Italie, Michele joue avec les enfants de son village. Arrivés dans une propriété abandonnée, Michele doit subir un gage qu'il réussit sans peine. Sur le chemin du retour, sa petite soeur se rend compte qu'elle a perdu ses lunettes, et le jeune garçon fait demi tour à la recherche de ces dernières. Michele les retrouve sur une tôle ondulée qui l'intrigue beaucoup. Il se décide à la soulever, et découvre au fond du trou, un pied qui dépasse d'une couverture crasseuse. Michele prend peur et s'enfuit vers sa soeur. A leur retour chez eux, les enfants retrouvent leur père. Malgré la joie de revoir ce père absent pour son travail, Michele ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il a vu au fond du trou, et y retourne donc dès qu'il le peut. C'est ainsi qu'il découvre un jeune garçon qui se croit mort, séquestré dans ce lieu inhumain. Michele, en cherchant une gamelle pour faire boire le garçon blond, découvre de la vaisselle appartenant à sa mère. Il s'imagine alors un jumeau blond qui aurait été écarté pour x raisons. Peu à peu, en espionnant les adultes de son village, il apprend qui est l'enfant au fond du trou, il apprend aussi pourquoi ce dernier se trouve là, et avec cela, la monstruosité des adultes qui l'entourent.
Ce que j'en ai pensé :
Au départ il y a les enfants. Leurs jeux d'enfants, un peu cruels, un peu vicieux, un peu risqués, à l'image des futurs adultes qu'ils pourraient devenir.
Ensuite viennent les adultes. Etranges adultes qui disparaissent, se réunissent, parlent fort, et se focalisent sur les informations télévisées. Des adultes nerveux et pas forcément innocents de part leur comportement qui laisse suggérer qu'ils ne sont pas clairs.
Michele est un enfant rêveur, intelligent, qui écrit des textes la nuit, en rime. Il a tout à apprendre, mais les autres ont aussi tout à apprendre de lui. Il ne s'en laisse pas compter par le caïd de la bande, ne le suit pas s'il désapprouve les agissements de ce dernier. C'est ainsi que ne pouvant accepter qu'une fille du groupe doive leur montrer son sexe parce qu'elle est arrivée la dernière à la maison en ruine, il décide de prendre un gage à sa place. Traverser le plafond défoncé sur une poutre en se récitant des vers en rime qu'il compose lui-même pour se donner du courage et de l'audace.
Quand Michele découvre le petit garçon dans le trou recouvert d'une tôle, il le croit d'abord mort. Plein de trouille, il s'enfuit en vitesse, et ne dit mot de sa découverte. Mais c'est plus fort que lui, il y retourne. S' entame alors une relation entre l'enfant séquestré et Michele.
Après la découverte de la vaisselle qui se trouve chez lui, le jeune garçon se met à chercher quel lien il pourrait avoir avec le jeune garçon du fond du trou. Un frère jumeau ? Un fils caché ? Michele se met à espionner ses parents, puis les adultes qui se réunissent chez eux. Il cherche à comprendre qui est l'enfant, quel rôle ses parents jouent-ils dans la détention du garçon. Parallèlement, il vient en aide au jeune garçon, lui apportant de l'eau, de la nourriture, le réconfortant. D'un côté, il mène son enquête, de l'autre, il aide l'enfant.
Un soir où les adultes semblent très agités, et qu'ils se précipitent pour écouter les informations sur le poste de télévision, Michele qui espionne, découvre l'identité du garçon, il découvre aussi que son père, sa mère et tous les autres parents présents, ainsi que l'invité de son père sont liés à la disparition de l'enfant. Le jeune garçon prend alors parti pour Felipe. Il décide de le sauver de la monstruosité des adultes.
Cela ne va pas s'en mal, car si jusqu'à présent il avait réussi à garder son secret, l'envie de posséder une camionnette miniature bleue pour la donner à Felipe, l'a obligé en échange à dévoiler son secret. Mais l'enfant à qui il s'est confié a vendu la mèche. Michele est découvert, rossé, et l'enfant kidnappé, changé de lieu. Mais pas question de baisser les bras. Il reste à l'affut.
Les adultes pensent que la punition, l'expliquation et l'interdiction à Michele de revoir le kidnappé suffiront à le tenir éloigné. Ils sous-estiment la conscience du jeune garçon, sa conscience de son prochain, du bien et du mal. Quand Michele découvre que les adultes ont décidé de supprimer l'enfant, il demande au compagnon de jeu qui l'a trahi, s'il sait où Felipe se trouve. L'autre si désireux de se faire pardonner ne se fait pas prier pour trahir les adultes. Michele se précipite pour sauver l'enfant que son père a été chargé de tuer. Il parvient à le libérer, mais se trouve coincer à la place de Felipe. Michele est blessé par son père, qui comprend, à cet instant, la monstruosité de son comportement.
Ce film est tiré du roman de Niccolo Ammaniti Je n'ai pas peur, basé sur un fait divers se déroulant dans les années 1970, qui fait référence aux kidnapping d'enfants de familles aisées, qui boulersèrent la vie de l'Italie. Il ne s'agit pas, ici, de parles des agissements des fameuses Brigades Rouges qui semèrent la terreur en Italie à la même période, mais bien de parler de ces adultes cruels et sans scrupules, voleurs d'enfants pour quelques sous. D'ailleurs, suite à ces enlèvements, le gouvernement fit édicter des lois afin de geler le patrimoine des lignées visées pour empêcher tout versement de rançon et ainsi faire cesser les enlèvements d'enfants.
Les adultes se comportent comme des enfants capricieux et irresponsables. Ils ne veulent que de l'argent, peu importe la souffrance qu'ils infligent à Felipe, aux parents de celui-ci, sans conscience qu'à la place de Felipe, cela pourrait être leur propre enfant.
Michele donne une véritable leçon humaine à ces adultes perverses. Ces kidnapeurs sans scrupules, agissant comme si les enfants de riches n'étaient pas avant tout des enfants, qui les traitent comme du bétail, sans conscience de leurs monstruosités et de leurs perversités, ne se posent-ils jamais le problème en sens inverse ? Ne se posent-ils jamais dans la place des parents dont l'enfant a été enlevé ? Sont-ils persuadés qu'un peu plus d'argent peut justifier une telle barbarie ?
Michele, confronté aux actes de ses parents, a choisi d'être du côté de l'humain. Ce qui fait de ce film, un bon film, interessant et troublant, c'est que malgré la découverte de la monstruosité de ses parents, Michele ne juge pas, il se contente de choisir ce que lui veut, plutôt que de perdre son temps à détester. Il préfère agir pour la liberté et la vie, plutôt que de haïr en laissant faire.
Un très beau film qui montre bien que l'on a beaucoup à apprendre des enfants, que ces derniers nous rappellent les priorités humaines : la vie, la conscience de l'autre.
Le site officiel du film.
Dans le sud de l'Italie, Michele joue avec les enfants de son village. Arrivés dans une propriété abandonnée, Michele doit subir un gage qu'il réussit sans peine. Sur le chemin du retour, sa petite soeur se rend compte qu'elle a perdu ses lunettes, et le jeune garçon fait demi tour à la recherche de ces dernières. Michele les retrouve sur une tôle ondulée qui l'intrigue beaucoup. Il se décide à la soulever, et découvre au fond du trou, un pied qui dépasse d'une couverture crasseuse. Michele prend peur et s'enfuit vers sa soeur. A leur retour chez eux, les enfants retrouvent leur père. Malgré la joie de revoir ce père absent pour son travail, Michele ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il a vu au fond du trou, et y retourne donc dès qu'il le peut. C'est ainsi qu'il découvre un jeune garçon qui se croit mort, séquestré dans ce lieu inhumain. Michele, en cherchant une gamelle pour faire boire le garçon blond, découvre de la vaisselle appartenant à sa mère. Il s'imagine alors un jumeau blond qui aurait été écarté pour x raisons. Peu à peu, en espionnant les adultes de son village, il apprend qui est l'enfant au fond du trou, il apprend aussi pourquoi ce dernier se trouve là, et avec cela, la monstruosité des adultes qui l'entourent.
Ce que j'en ai pensé :
Au départ il y a les enfants. Leurs jeux d'enfants, un peu cruels, un peu vicieux, un peu risqués, à l'image des futurs adultes qu'ils pourraient devenir.
Ensuite viennent les adultes. Etranges adultes qui disparaissent, se réunissent, parlent fort, et se focalisent sur les informations télévisées. Des adultes nerveux et pas forcément innocents de part leur comportement qui laisse suggérer qu'ils ne sont pas clairs.
Michele est un enfant rêveur, intelligent, qui écrit des textes la nuit, en rime. Il a tout à apprendre, mais les autres ont aussi tout à apprendre de lui. Il ne s'en laisse pas compter par le caïd de la bande, ne le suit pas s'il désapprouve les agissements de ce dernier. C'est ainsi que ne pouvant accepter qu'une fille du groupe doive leur montrer son sexe parce qu'elle est arrivée la dernière à la maison en ruine, il décide de prendre un gage à sa place. Traverser le plafond défoncé sur une poutre en se récitant des vers en rime qu'il compose lui-même pour se donner du courage et de l'audace.
Quand Michele découvre le petit garçon dans le trou recouvert d'une tôle, il le croit d'abord mort. Plein de trouille, il s'enfuit en vitesse, et ne dit mot de sa découverte. Mais c'est plus fort que lui, il y retourne. S' entame alors une relation entre l'enfant séquestré et Michele.
Après la découverte de la vaisselle qui se trouve chez lui, le jeune garçon se met à chercher quel lien il pourrait avoir avec le jeune garçon du fond du trou. Un frère jumeau ? Un fils caché ? Michele se met à espionner ses parents, puis les adultes qui se réunissent chez eux. Il cherche à comprendre qui est l'enfant, quel rôle ses parents jouent-ils dans la détention du garçon. Parallèlement, il vient en aide au jeune garçon, lui apportant de l'eau, de la nourriture, le réconfortant. D'un côté, il mène son enquête, de l'autre, il aide l'enfant.
Un soir où les adultes semblent très agités, et qu'ils se précipitent pour écouter les informations sur le poste de télévision, Michele qui espionne, découvre l'identité du garçon, il découvre aussi que son père, sa mère et tous les autres parents présents, ainsi que l'invité de son père sont liés à la disparition de l'enfant. Le jeune garçon prend alors parti pour Felipe. Il décide de le sauver de la monstruosité des adultes.
Cela ne va pas s'en mal, car si jusqu'à présent il avait réussi à garder son secret, l'envie de posséder une camionnette miniature bleue pour la donner à Felipe, l'a obligé en échange à dévoiler son secret. Mais l'enfant à qui il s'est confié a vendu la mèche. Michele est découvert, rossé, et l'enfant kidnappé, changé de lieu. Mais pas question de baisser les bras. Il reste à l'affut.
Les adultes pensent que la punition, l'expliquation et l'interdiction à Michele de revoir le kidnappé suffiront à le tenir éloigné. Ils sous-estiment la conscience du jeune garçon, sa conscience de son prochain, du bien et du mal. Quand Michele découvre que les adultes ont décidé de supprimer l'enfant, il demande au compagnon de jeu qui l'a trahi, s'il sait où Felipe se trouve. L'autre si désireux de se faire pardonner ne se fait pas prier pour trahir les adultes. Michele se précipite pour sauver l'enfant que son père a été chargé de tuer. Il parvient à le libérer, mais se trouve coincer à la place de Felipe. Michele est blessé par son père, qui comprend, à cet instant, la monstruosité de son comportement.
Ce film est tiré du roman de Niccolo Ammaniti Je n'ai pas peur, basé sur un fait divers se déroulant dans les années 1970, qui fait référence aux kidnapping d'enfants de familles aisées, qui boulersèrent la vie de l'Italie. Il ne s'agit pas, ici, de parles des agissements des fameuses Brigades Rouges qui semèrent la terreur en Italie à la même période, mais bien de parler de ces adultes cruels et sans scrupules, voleurs d'enfants pour quelques sous. D'ailleurs, suite à ces enlèvements, le gouvernement fit édicter des lois afin de geler le patrimoine des lignées visées pour empêcher tout versement de rançon et ainsi faire cesser les enlèvements d'enfants.
Les adultes se comportent comme des enfants capricieux et irresponsables. Ils ne veulent que de l'argent, peu importe la souffrance qu'ils infligent à Felipe, aux parents de celui-ci, sans conscience qu'à la place de Felipe, cela pourrait être leur propre enfant.
Michele donne une véritable leçon humaine à ces adultes perverses. Ces kidnapeurs sans scrupules, agissant comme si les enfants de riches n'étaient pas avant tout des enfants, qui les traitent comme du bétail, sans conscience de leurs monstruosités et de leurs perversités, ne se posent-ils jamais le problème en sens inverse ? Ne se posent-ils jamais dans la place des parents dont l'enfant a été enlevé ? Sont-ils persuadés qu'un peu plus d'argent peut justifier une telle barbarie ?
Michele, confronté aux actes de ses parents, a choisi d'être du côté de l'humain. Ce qui fait de ce film, un bon film, interessant et troublant, c'est que malgré la découverte de la monstruosité de ses parents, Michele ne juge pas, il se contente de choisir ce que lui veut, plutôt que de perdre son temps à détester. Il préfère agir pour la liberté et la vie, plutôt que de haïr en laissant faire.
Un très beau film qui montre bien que l'on a beaucoup à apprendre des enfants, que ces derniers nous rappellent les priorités humaines : la vie, la conscience de l'autre.
Le site officiel du film.